Le ministre de l’Industrie et des Mines a d’ailleurs effectué une visite au Japon le mois dernier.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Taro Kono, effectuera à partir d’aujourd’hui une visite officielle en Algérie. Lors de cette visite qui s’inscrit «dans le cadre des relations d’amitié et de coopération qu’entretiennent l’Algérie et le Japon, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, s’entretiendra avec son homologue japonais sur les relations bilatérales dans leurs différents volets, notamment économique», rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
La dimension économique de cette visite trouve sa justification dans la baisse brutale de la valeur des échanges entre les deux pays. En effet, en raison de la suspension d’importation de 850 produits, les échanges entre les deux pays sont passés de 2 milliards à 400 millions de dollars seulement. Un manque à gagner côté nippon qui n’est pas du tout négligeable et qui intervient dans un contexte international où l’Afrique, et l’Algérie en tête, entre dans les agendas des grandes puissances de la planète. Avant l’arrivée du ministre japonais, le Premier ministre algérien a accueilli son homologue sud-coréen, avec à la clé, une réelle volonté de sa part, de passer à la vitesse supérieure. Le Japon et la Corée du Sud sont précédés par la Chine qui ne cache pas son ambition de faire de l’Algérie une porte d’entrée vers l’Afrique dans le cadre de son mégaprojet «La ceinture et la route». Les trois dragons du sud-est-asiatique semblent animés de la même détermination à s’implanter sérieusement en Afrique et l’Algérie est visiblement un partenaire incontournable pour Pékin, Séoul et Tokyo.
Si les deux premiers s’appuient sur une ébauche de tradition de partenariat, pour le Japon par contre, les relations sont réduites à leur plus simple expression. Et pour cause, il n’y a pas eu une visite de niveau ministériel depuis août 2010. C’était le ministre délégué auprès du ministère de l’Economie japonaise qui s’était rendu à Alger.
Pour rattraper son retard, le gouvernement japonais a d’abord missionné son ambassadeur en Algérie pour des entretiens avec le président du FCE, le ministre du Travail et le ministre du Tourisme. Ces trois rendez-vous ont eu lieu durant les mois de novembre et décembre. Ceci laisse penser que la visite du ministre des Affaires étrangères japonais revêt un caractère essentiellement économique.
Il faut dire que le renforcement du partenariat a fait l’objet de plusieurs appels lancés d’un côté comme de l’autre. Le ministre de l’Industrie et des Mines a d’ailleurs effectué une visite au Japon le mois dernier. Il a notamment visité l’usine Toyota, et s’est entretenu avec des responsables des firmes Nissan et Suzuki. Ces trois prestigieuses marques veulent ouvrir des usines en Algérie. Leurs dossiers sont en attente de validation par le CNI.
Pour rappel, les relations diplomatiques algéro-nippones ne datent pas d’hier. Le Japon a reconnu l’Algérie le 4 juillet 1962, alors qu’un bureau du FLN avait été ouvert à Tokyo en 1958. Pour autant, les relations tardent à se renforcer. Pour preuve, le projet de signature d’une convention de non-double imposition et de facilitation de procédures d’investissement, assorties d’une garantie et d’une promotion réciproque de ces dernières, traîne depuis 2010. Pour autant, les relations ne sont pas à l’arrêt, et prennent une dimension universitaire. Un appel à projets de coopération technique avait été lancé par l’ambassade du Japon en Algérie en direction des universités. Le Japon accorde également des bourses d’études tous les ans à une poignée d’Algériens désirant y étudier. Deux Algériens, dont un ancien ambassadeur au Japon, ont même été décorés de l’Ordre du Soleil levant, la deuxième plus haute distinction au Japon.
Les relations entre les deux pays ont toujours été bonnes, et l’Algérie a beaucoup à gagner d’un partenariat renforcé avec le Japon. Ce pays est une grande puissance économique et technologique. Le Japon, lui, gagnerait à se rapprocher de l’Algérie de par les opportunités qu’elle recèle et par sa position géographique stratégique.
Avec le Japon, ce sont les principales puissances économiques de l’Asie qui s’intéressent au partenariat avec l’Algérie.