Après une fermeture de près de 20 ans : Des milliers d’estivants à la plage de Tamanart (Skikda)

Après une fermeture de près de 20 ans : Des milliers d’estivants à la plage de Tamanart (Skikda)

Après une fermeture à la baignade pendant près de 20 ans de la plage de Tamanart, la région de Cheraia, située sur les hauteurs Ouest de la wilaya de Skikda, revit à nouveau avec l’afflux de milliers de vacanciers depuis le début de la saison estivale vers cette plage attrayante, qui compte parmi les plus belles du pays.

Fermées depuis l’année 2000 pour des raisons sécuritaires, les plages de Tamanart 1 et 2, ont retrouvé finalement leur vocation première, suite à la décision des autorités de la wilaya de rouvrir ces plages aux vacanciers, sur insistance des habitants de cette région encouragés par le retour de la sécurité et la stabilité. Ancrées au milieu d’une belle forêt luxuriante, ceinturée de hautes montagnes au panorama féérique et regorgeant de différents types d’arbres, tels que les chênes, les saules, les figuiers, les oliviers et les mûriers, ainsi que le laurier qui recouvre presque toute la région, les plages de Tamanart demeurent les plus importantes de la région Ouest de Skikda, de la daïra de Collo précisément. La beauté du lieu est également accrue par les magnifiques oueds qui descendent des hauteurs de la région de Tamanart jusqu’à la mer, en plus de l’abondance de zones rocheuses et d’eaux limpides et très salines.

Une région enchanteresse et idyllique
En quittant la région féerique de Choulou, située à 17 km de la plage de Tamanart, les vacanciers n’ont plus qu’un souhait, c’est que le voyage s’éternise et que la route soit interminable pour pouvoir contempler sans fin la beauté des paysages, inhaler les parfums enivrants de différents types d’arbres et profiter de la brise qui incite les touristes à ouvrir les vitres même aux heures les plus chaudes de la journée. Cette région enchante ses visiteurs avec ses magnifiques panoramas naturels, où l’œil est captivé par les arbres de chêne massif et les arbustes de laurier rose toujours verdoyants, exhibant leurs fleurs colorées, disséminées de chaque côté des berges de l’oued qui déverse ses eaux douces directement dans la mer. Les estivants cheminent émerveillés par cet environnement exhalant un calme incomparable, rompu de temps à autre par le bruit des véhicules qui empruntent la route sinueuse et aux nombreux virages menant vers la plage.

Une fois arrivés sur la plage de Tamanart, dont la renommée a dépassé les frontières du pays, en particulier après avoir remporté en 1986 le prix de la meilleure plage d’Algérie, les vacanciers sont subjugués par la limpidité et la transparence de l’eau, comme si aucun humain n’avait foulé auparavant son sable doré. Les visiteurs peuvent également admirer à souhait ses zones rocheuses sous forme de baies, accentuant la beauté des lieux, conjuguant le bleu du ciel au vert du couvert végétal durant toute l’année, surtout que la plage de Tamanart repose sur le flanc des monts Bougaroun, riches en liège et en noyer. Fréquentée par de nombreux bateaux de pêche, la plage de Tamanart constitue pour de nombreux habitants de cette région rurale, une réelle source de vie, d’autant que ses ressources marines sont pour eux un réel moyen de subsistance durant toute l’année.

Cependant, après la réouverture de la plage, les jeunes pêcheurs ont exploité la situation en se convertissant de la pêche aux poissons à la «chasse aux vacanciers», notamment ceux qui préfèrent se rendre sur les plages isolées pour le plaisir d’explorer les lieux et se détendre loin de la foule des estivants. Pour ces pêcheurs, cette nouvelle activité s’avère lucrative, puisque pour chaque virée n’excédant pas 2 kilomètres vers les plages et les baies de Lekbiba et Béni-Said, les estivants désirant découvrir la région et profiter de la majesté des lieux, doivent s’acquitter d’un montant de 1000 DA. Approchés par l’APS, des jeunes de la région ont fait part de leur satisfaction suite à la réouverture des 2 plages de Tamanart, assurant que cela fait 5 ans qu’ils le réclament, notamment depuis le retour de la sécurité, regrettant, toutefois, que cette région touristique par excellence n’a bénéficié d’aucun projet d’aménagement à même de réduire le chômage, en particulier en été, où certains se contentent de vendre leurs récoltes ou du poisson fraichement pêché.

Les habitants de cette région attendent, à ce titre, la concrétisation du projet d’extension de la zone d’investissement touristique de Tamanart, sur une superficie de 67 ha, selon les services de la direction du tourisme, pouvant abriter 5 hôtels de dimension moyenne sur une superficie de 7 ha, ainsi que de vastes parcelles de terrain de 8 ha pouvant accueillir entre 110 et 340 tentes. Ce projet, datant des années 1980 et relégué depuis à cause de la situation sécuritaire des années 1990, comporte en outre la réalisation d’un petit port de plaisance et différents commerces, en particulier avec la mise en service de la route côtière qui ouvrirait dès lors de nombreuses perspectives pour la région. À ce propos, le maire de la commune de Cheraia a affirmé à l’APS que toutes les conditions sont réunies pour permettre aux vacanciers de passer d’agréables moments sur les plages de Tamanart 1 et 2 et de profiter d’une saison estivale calme et appropriée, grâce à la création d’accès aux plages, de sanitaires, de parkings, en plus de la sécurité.

En dépit du fait que le souvenir de la décennie noire reste encore vivace, en particulier durant l’année 2000 où la plage avait été ouverte à la baignade une semaine uniquement avant d’être définitivement fermée pendant près de 20 ans, ce début de saison estivale connait, toutefois, une affluence importante de vacanciers. Du début du mois de juin au 20 juillet 2019, les plages de Tamanart 1 et 2 ont accueilli environ 92.970 vacanciers, selon les services de la Protection civile de la wilaya de Skikda, un nombre appelé à augmenter début août.