Retour à la normale dans le secteur de l’éducation après une journée de grève surprise ayant touché essentiellement le palier du primaire. Aucun des syndicats agréés du secteur n’est à l’origine de l’appel au débrayage.
Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Fin du débrayage dans le secteur de l’éducation. Le mouvement, n’ayant fait l’objet d’aucun préavis, a touché plusieurs wilayas. C’est, essentiellement, le palier du primaire qui a été le plus touché par le débrayage.
De nombreux élèves ont, en effet, été obligés de rebrousser chemin lundi matin pour cause de grève qui a surpris aussi bien les parents que les syndicats dûment agréés. L’action de protestation s’inscrit, en effet, en dehors de toute représentativité syndicale.
Les enseignants ayant débrayé lundi ont répondu à un appel qui avait été lancé sur les réseaux sociaux. Sans paternité avérée, l’appel s’adressait aux enseignants, leur demandant de s’insurger contre leurs conditions de travail. Certains ont attribué l’appel en question à l’intersyndicale autonome de l’éducation, une entité qui n’a pas d’existence légale ni d’ancrage dans le secteur. Les enseignants se sont néanmoins reconnus dans la liste de revendications qui justifiait l’appel à « la grève de la dignité ». Il s’agit de revendiquer une plus grande considération pour l’enseignant du primaire en mettant un terme à sa marginalisation mais également de s’insurger contre un volume horaire jugé trop important comparativement avec le salaire.
Selon plusieurs publications sur les réseaux sociaux, les enseignants en grève estiment que c’est leur classification au niveau de la Fonction publique qui freine l’évolution de leur salaire et qui les oblige à travailler plus de 30 heures par semaine. Une charge de travail jugée trop importante et mal rémunérée au regard du nombre des matières qu’ils sont tenus d’enseigner.
Parmi les tâches que les enseignants grévistes disent ne plus vouloir assurer, la dispense du cours d’éducation physique et la surveillance des élèves durant les récréations. Ils réclament, en effet, le recrutement non seulement de professeurs d’éducation physique mais également de surveillants afin de les décharger de ces deux missions. Ils considèrent que ces deux dernières ne font nullement partie de leurs prérogatives.
C’est la deuxième semaine consécutive que le secteur de l’éducation est ainsi touché par ce mouvement que les initiateurs veulent cyclique et en dehors des schémas traditionnels qui exigent une représentativité syndicale avant toute action de protestation avec comme préalable un préavis de grève.
Face à cette situation inédite dans un secteur habitué à des mouvements de protestation encadrés par des syndicats connus et reconnus, le département de l’éducation tente d’identifier les auteurs de ces appels à la grève qui interviennent dans un contexte politique des plus tendus.
N. I.