ALGER- Le secteur aquacole en Algérie s’oriente vers une phase d’industrialisation à travers l’investissement massif, a déclaré dimanche à Alger le directeur général de la pêche et de l’aquaculture auprès du ministère de l’Agriculture et de la pêche, Taha Hammouche.
Dans ce cadre, il a indiqué que les acteurs de son secteur travaillent pour passer d’une aquaculture artisanale vers une aquaculture industrielle notamment à travers une dynamique d’investissement massif pour produire suffisamment de poisson et répondre à la demande croissante du marché algérien.
« Il y a plus de 300 demandes d’investissements en matière de production de poisson en Algérie », a-t-il affirmé en marge d’une journée dédiée à la coopération dans le secteur aquacole entre l’Algérie et la Tunisie organisée par la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture.
M.Hammouche a rappelé les facilitations à l’investissement dans ce secteur à travers une batterie d’aides via notamment la bonification des taux d’intérêt et les exonérations de droit de douane lorsqu’il s’agit d’intrants.
« La ressource marine est menacée de réduction, une hausse de la production ne pourra donc intervenir qu’à travers l’investissement dans l’aquaculture.
Il s’agit là d’une orientation mondiale », a encore estimé M. Hammouche lors de cette rencontre qui a rassemblé plusieurs opérateurs économiques nationaux du secteur de la pêche, de l’aquaculture et de la fabrication de filets de pêche.
Dans ce cadre, le responsable a énuméré les opportunités qu’offre l’Algérie dans ce secteur pour les investisseurs nationaux et étrangers:
« Nous avons un marché prometteur avec une forte dynamique, des infrastructures et des mesures incitatives pour hisser l’investissement », a-t-il rappelé, relevant la nécessité d’investir dans l’aquaculture « pour le contrôle des prix à travers la loi de l’offre et de la demande ».
« Les perspectives sont prometteuses au niveau du marché intérieur et aussi pour l’exportation. Le coût de production en Algérie est faible comparé à d’autres pays sur le pourtour méditerranéen », a-t-il argué.
Après avoir rappelé que la Tunisie a investi depuis un long moment dans ce secteur, ce qui lui a permis d’intégrer les marchés étrangers, M. Hammouche a fait savoir qu’une coopération entre les opérateurs des deux pays pourrait être « gagnante pour l’ensemble des parties ».
Présent à cette réunion, le groupe tunisien Lahmar a fait part de sa volonté d’investir en Algérie.
Pour son P-dg, Mustapha Lahmar, il y a une « volonté de participer à l’investissement et d’améliorer la productivité » des fermes aquacoles grâce à l’expérience tunisienne et l’utilisation de nouvelles technologies, notamment en terme d’alimentation aquacole.
« Le marché algérien connait une demande avérée en poisson. Nous voulons contribuer à rendre accessible ce produit à une grande frange de la société algérienne à travers une plus grande production », a-t-il indiqué.
A noter que le Groupe Lahmar a été créé en 1983. En 2007, cet opérateur tunisien s’est lancé dans l’aquaculture à travers plusieurs sociétés dont « Aquasud » spécialisée dans la production aquacole et « Sotufild », qui active dans le tissage de filets de pêche et cordages.
Pour rappel, le secteur de la pêche et de l’aquaculture en Algérie comprend 49.000 professionnels et emploie plus de 100.000 personnes, selon les chiffres avancés lors de la rencontre.
Avec une production de la pêche de 100.000 tonnes/an, qui devrait rester stable voire reculer durant les prochaines années, l’Algérie a pour objectif d’atteindre 100.000 tonnes de production aquacole. Ce qui devrait porter la production globale du secteur à 200.000 tonnes en 2025.