Une bataille rangée s’est ouverte en Arabie saoudite sur la question des fetwas, après la promulgation d’avis religieux parfois farfelus comme celui autorisant les femmes à allaiter les hommes pour contourner l’interdiction de la mixité.
L’une des fetwas au centre de cette polémique est celle promulguée récemment par un uléma, cheikh Adel al-Kalbani, selon lequel l’islam n’interdit pas la musique.
«Il n’y a pas de texte clair en islam prohibant la musique», a-t-il affirmé, alors que les concerts sont interdits dans le royaume. Son site internet a été inondé de messages, certains le félicitant pour cette position hardie et d’autres le critiquant.
Au cours des dernières semaines, un uléma de renom, cheikh Abdel Mohsen al-Obeikan, a, lui aussi, provoqué des remous en estimant qu’une femme pouvait contourner la stricte loi imposant la ségrégation des sexes dans le royaume en allaitant l’homme qu’elle souhaiterait côtoyer. Cet avis a suscité une vague de protestations dans le royaume, notamment de la part des militantes pour les droits de la femme.
Le même uléma, conseiller à la cour du roi Abdallah, s’est attiré l’ire des conservateurs pour avoir suggéré que deux des cinq prières quotidiennes musulmanes – qui rythment la vie dans le royaume et durant lesquelles tous les commerces doivent être fermés – puissent être combinées lors des grandes chaleurs pour faciliter la vie des croyants.