Alors qu’elles occupent déjà une part importante dans la production agricole globale, les filières fruitières connaissent un regain d’intérêt particulier à l’ombre des politiques de développement de l’agriculture mis en œuvre.
A l’instar des productions de grande consommation, l’arboriculture vient d’être intégrée dans les programmes de coopération internationale en vue de moderniser les techniques de son exploitation et améliorer ses rendements. C’est dans cette perspective que des équipes des instituts spécialisés dans l’arboriculture ont effectué des missions de prospection en France durant les dernières semaines de 2014 dans le but d’identifier et sélectionner des catégories de plants qui peuvent s’adapter aux conditions climatiques et naturelles des différentes régions d’Algérie. Les spécialistes de l’arboriculture algérienne et leurs homologues français ont eu également à mener des recherches bilatérales pour mettre en place un dispositif commun de produits phytosanitaires plus adéquats à l’arboriculture en Algérie.
En effet, selon l’organisme français spécialisé dans l’analyse des filières et statistiques agricoles, FranceAgrimer, « des délégations algériennes ont été reçues en France pour des missions d’inspection phytosanitaire sur les plants fruitiers ». Dans ce cadre, la délégation algérienne, présidée par Mme Hadjeres, Responsable des services phytosanitaires (CPO), a mené des recherches sur le terrain, animé des journées scientifiques avec leur partenaires français dont le chef de file est Dr. Soubeyran, Responsable des services phytosanitaires dans l’Hexagone. Des travaux similaires ont été également menés par les spécialistes algériens de l’arboriculture auprès des directions sanitaires et alimentaires relevant du ministère français de l’agriculture. Les missions en question ont été guidées du côté algérien, par l’ITAFV (institut technique de l’arboriculture fruitière et de la vigne) et le CNCCSP (centre national de contrôle et certification des semences et plants).
Comme le souligne FranceAgriMer, « ces missions ont permis aux parties algérienne et française de clarifier les exigences et d’identifier les mesures de simplification ou les modifications à envisager, notamment pour l’inscription des cultivars au catalogue algérien et sur les exigences à l’importation des plants fruitiers français ». Pour l’avenir, ces missions ont pour objectif de faciliter l’accès des plants fruitiers français au marché algérien dans les prochains mois, est-il encore précisé.
En termes de production, les premières évaluations du premier quinquennat de la politique de renouveau agricole et rural font ressortir une croissance singulière qu’observe l’arboriculture fruitière dans son ensemble. A titre indicatif, la filière fruitière représente 27,7% de la production globale agricole depuis 2009, dont 8,5% pour les espèces noyaux-pépins, 7,8% pour les dattes, 6,1% pour les agrumes, 2,8% pour les raisins et 2,5% pour les olives. Pour passer à une étape supérieure dans le développement de l’arboriculture fruitière en Algérie, le 2ème plan quinquennal (2015-2019) se fixe l’objectif d’aller vers le renforcement des rendements à l’hectare et l’amélioration de la qualité des fruits locaux afin de leur permettre de gagner des parts de marché à l’international.
Il est utile de noter cependant que, depuis quelques années, l’Algérie atteint des niveaux d’autosuffisance dans plusieurs catégories de fruits et les importations se limitent uniquement aux fruits exotiques non produits au niveau local et quelques importations d’appoint en fruits de saison dont le volume serait marginal.
Mourad Allal (L’éco n°106 / du 16 au 28 février 2015)