ArcelorMittal a perdu 8 milliards de dollars en 2015

ArcelorMittal a perdu 8 milliards de dollars en 2015

Le groupe sidérurgique international ArcelorMittal a creusé sa perte nette de près de 8 milliards de dollars pour 2015. Face à ce bilan désastreux, le groupe se voit dans l’obligation de refaire ses comptes et trouver des solutions d’urgence.

Depuis 2015, le groupe cumule les pertes financières et économiques sur le marché international. Depuis le début du mois de février, ArcelorMittal voit ses actifs boursiers s’effondrer et ses cours reculer de 5,53 %. A 3,48 euros l’action, ArcelorMittal vaut à peine 6,3 milliards d’euros en Bourse. Contre 22 milliards en 2006, lors de la fusion. Selon son bilan officiel mis en ligne, le groupe fait face à un choc financier sans précédent. Apparemment la reprise du marché automobile par le groupe et la baisse des prix de l’énergie ne lui ont pas été d’un grand secours. En une année, ses résultats opérationnels ont plongé de 73 %, soit une perte de 145 millions d’euros. Les indicateurs de groupes virent au rouge. Ce bilan négatif a impacté négativement la production sidérurgique de l’Europe qui est le deuxième producteur de l’acier au monde après la Chine.

A l’orée de l’année en cours, la Chine a décidé de mener sa bataille sur le marché de l’acier afin de compenser ses pertes sur le marché de l’énergie et des matières premières en déprime depuis plusieurs mois. Cette rude concurrence a laminé les résultats du groupe. Au lieu de tailler dans sa capacité de production estimée en 2015 à plus de 66 mégatonnes par mois, l’empire décidé de vendre ses stocks à bas prix et soutenir ses investissements dans le secteur. Cependant, la Chine n’est pas l’unique responsable des mauvais résultats d’ArcelorMittal. Ce dernier a également perdu d’importants actifs aux Etats-Unis ce qui fragilise sa situation financière et plombe ses résultats. La même année, le géant mondial de l’acier a perdu ses actions sur le marché algérien après que l’Etat ait nationalisé le complexe sidérurgique d’El Hadjar, dont ArcelorMittal détenait 70% d’actions, ce qui a aggravé sa situation économique.

Par ailleurs, en dépit de sa situation catastrophique, ArcelorMittal tente de se relever en mettant en place des mesures de sauvetage d’urgences. Pour renflouer le groupe compte augmenter son capital de 3 milliards de dollars, qui sera souscrite à 37 % par la famille Mittal. Et pour ce faire, il devrait sacrifier les autres filiales, à savoir, ses 35 % détenus dans l’équipementier automobile espagnol Gestamp pour 875 millions d’euros. Désormais, le sidérurgiste abaissera ses Capex (actions) et ne distribuera aucun dividende au titre de l’exercice passé. L’enjeu est de taille pour se relever financièrement surtout si la Chine s’obstine à réduire ses prix et augmenter sa production, en dépit des mises en gardes de la Commission Européenne qui lui enjoint de réviser sa stratégie économique.