ArcelorMittal El Hadjar : La crise continue à Annaba

ArcelorMittal El Hadjar : La crise continue à Annaba

La fermeture de l’unité cokerie du complexe sidérurgique Arcelor- Mittal d’El Hadjar, n’a pas fini de soulever moult interrogations malgré les assurances des uns et des autres, les communiqués du syndicat et les déclarations du wali de Annaba.

En effet, les travailleurs de cette importante unité (au nombre de 320) craignant pour leur emploi sont montés au créneau pour dénoncer cette opération qui, selon eux, est le signe avant-coureur d’une mise au chômage technique avant d’en arriver à la compression pure et simple.

Le collectif des travailleurs a adressé une lettre au président de la République dans laquelle ils expriment leurs craintes tout en émettant des doutes sur cette opération et tout en rappelant que la cokerie a déjà fait l’objet d’une rénovation à la fin des années 90 et que ce n’est que ces deux dernières années que celle-ci a commencé à donner des signes d’essoufflement.

Ce qui est, selon eux, anormal, allant même jusqu’à soupçonner des actes de sabotage. Ces préoccupations des travailleurs prises en charge par le syndicat ont fait l’objet d’un communiqué dans lequel il est explicitement mentionné qu’en accord avec la direction générale du complexe, les personnels affectés à la cokerie seront maintenus et continueront à bénéficier du statut qui leur est propre.

Cependant, le directeur des ressources humaines a déclaré récemment qu’une partie seulement du personnel sera maintenue sur place pour des missions de maintenance, le reste sera redéployé sur d’autres unités en attendant la rénovation, tout en soulignant que 30 à 40 agents ayant atteint l’âge de la retraite déposeront leurs dossiers.

La rénovation de la cokerie est programmée depuis plus de 2 ans, experts bosniaques, polonais et russes sont sur place pour la mise en veille de cette unité avec maintien de la température.

Déjà en février 2008, lors d’un entretien qu’il nous avait accordé, M. Bernard Bousquet, ex-P-DG du complexe (aujourd’hui à la retraite), avait déclaré qu’il y avait un plan de remise en état de la cokerie (revamping) et bien d’autres structures pour lesquelles ont été dépensés 80 millions de dollars.

C’est une amélioration technologique qui pourra faire avancer le complexe et le rendre plus performant, plus fiable et où la productivité sera nettement améliorée.

M. Vincent Le Gouic, nouveau P-DG, n’a donc fait que suivre le plan préétabli qui prévoyait une sorte de diagnostic de la cokerie pour décider ensuite si les installations existantes pouvaient être remises en état ou opter pour l’achat d’un nouveau matériel auquel est consacré le montant de 20 millions d’euros.

Le wali de Annaba qui était intervenu sur les ondes de la radio locale pour informer les populations que la fermeture de la cokerie a été décidée pour des raisons de sécurité, avait désigné une commission composée de cadres et d’experts avec pour mission de vérifier sur site la conformité de cette unité aux normes de sécurité admises et établir un rapport détaillé sur la situation.

Ladite commission qui s’y est attelé depuis la semaine dernière est toujours sur le terrain et, selon nos informations, elle présentera incessamment ses conclusions au chef de l’exécutif.

Dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction régionale, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, M. Smaïn Kouadria, a rappelé la position «ferme et sans équivoque» du syndicat sur la question de la fermeture de la cokerie qui sera débattue avec la direction générale demain dimanche à 10 h.

Le syndicat, tout en insistant sur la réhabilitation de cette unité après les expertises, demande sa remise en activité dans les délais prévus et le maintien des personnels qui y sont affectés avec «redistribution des tâches».

Il exige que les travailleurs conservent le statut particulier dont ils bénéficient au sein de cette unité et le lancement d’un programme de formation pour assurer la relève.

Le texte du communiqué signé conjointement par le président du comité de participation et le secrétaire général du syndicat appelle les travailleurs à rester mobilisés «pour faire échec à toute tentative de mise en veilleuse de toute unité de production ou atelier au niveau du complexe».

Mohamed Rahmani