Le rédacteur en chef du bulletin maritime russe Sovfrakht, Mikhaïl Voïtenko, qui avait révélé la mystérieuse disparition du navire Arctic Sea , a affirmé jeudi avoir quitté la Russie, après avoir été « prévenu par des gens travaillant dans l’intérêt de l’État » qu’il était en danger.
« Ils m’ont dit qu’il y avait des gens très sérieux derrière cette histoire (de l’Arctic Sea , NDLR), qu’ils sont furieux (…) qu’ils veulent se venger », a expliqué Mikhaïl Voïtenko par téléphone depuis Istanbul où il est parti mercredi. Il a ajouté avoir quitté son pays « pour trois ou quatre mois », le temps que l’affaire se tasse, sur les conseils de ses interlocuteurs.
Refusant de préciser qui étaient ces derniers, l’expert a expliqué qu’il s’agissait « de gens travaillant dans l’intérêt de l’État », qui « ne veulent pas d’un nouveau scandale » et veulent lui éviter une arrestation.
Mikhaïl Voïtenko s’est de nouveau dit « sûr » que l’État russe joue un rôle central dans l’affaire de l’Arctic Sea , un navire transportant officiellement du bois mais dont la cargaison fait l’objet de toutes les spéculations depuis sa capture par des pirates le 24 juillet dans les eaux suédoises.
Le bateau a finalement été libéré à la mi-août par la marine russe au large du Cap-Vert, dans l’Atlantique, mais aucune explication n’a été donnée par les enquêteurs russes sur les raisons de son détournement.
La presse russe a émis plusieurs théories, mais elle s’accorde en général pour dire que l’Arctic Sea transportait probablement des armes.
Mikhaïl Voïtenko avait appelé fin août la presse à ne pas chercher à contacter les marins, un temps placés en détention, et leurs proches, craignant pour leur sécurité.