L’Algérie multiplie les appels, au niveau international, quant aux processus de restitution des fonds issus de la corruption et illégalement transférés à l’étranger.
Jeudi dernier, le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati a pris part aux travaux de la session extraordinaire de l’assemblée générale de l’ONU sur la lutte contre la corruption qui se tient du 02 au 04 juin courant par visioconférence au siège de l’ONU à New York.
Dans son allocution, le représentant de l’Algérie n’a pas manqué de souligner que la restitution des biens issus de la corruption et transférés illégalement à l’étrange « doit se faire sans condition, et dans le respect total de la souveraineté des États demandeurs ». De surcroit, Zeghmati a également noté que cela doit s’appliquer aussi pour « l’extradition des criminels ».
Selon lui, « l’Algérie réaffirme la nécessité de renforcer la coopération bilatérale, régionale et internationale en matière de recouvrement d’avoirs et d’extradition des criminels ».
Cela doit, en effet, se faire à travers « l’échange d’informations et d’assistance juridique mutuelle, conformément aux législations nationales pour resserrer l’étau autour des parties impliquées dans des affaires de corruption et les priver de leurs acquis illicites », a encore ajouté le ministre de la Justice.
Une restitution « sans conditions et dans le respect total des droits souverains des États »
Dans son nouvel appel, le garde des Sceaux a précisé que « l’Algérie souligne également que la gestion des actifs récupérés et leur utilisation relèvent de la seule responsabilité de l’État demandeur et que les actifs récupérés doivent être restitués sans conditions, avec un respect total des droits souverains des États ».
Il convient de noter qu’il s’agit du second appel du genre lancé par le ministre de la Justice devant les instances internationales. En effet, le 8 mars dernier, le même responsable avait évoqué la question lors 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale qui s’est tenu à Kyoto au Japon, par visioconférence.
Le premier responsable de la justice en Algérie avant alors fait état d’obstacles qui empêchent l’Algérie de mettre la main sur les fonds détournés à l’étranger. Lors de son allocution, il avait également indiqué que « l’Algérie affirme que l’administration, la gestion et l’utilisation des avoirs recouvrés relèvent en premier lieu de la responsabilité de l’État demandeur ».
Face à cette insistance, il est clair que l’Algérie est confrontée à de réelles réticences ou blocages à l’étranger, dans le cadre de la récupération des biens issus de la corruption et transférés illégalement vers l’étranger. Pour rappel, ce dossier avait été au centre des promesses du président de la République lors de sa campagne électorale pour les élections du 12 décembre 2019.