À l’instar de ce qu’ont fait leurs compatriotes la veille au Beira-Rio lorsqu’ils ont épousé la cause algérienne, les Brésiliens, regroupés dans les restaurants, cafés maures ou devant des écrans géants des centres commerciaux, avaient clairement affiché leur penchant ostentatoire pour la Suisse, adversaire de… l’Argentine, pour l’avant-dernier huitième de finale de leur Mondial. Pour l’avoir suivi dans le populaire café “Panamerica” qui jouxte le Mercado Publico du centre historique de Porto Alegre, l’un des envoyés spéciaux de Liberté a pu confirmer la haine viscérale que vouent les Brésiliens à leurs voisins et non moins rivaux argentins.
Outre le fait de s’enflammer pour chaque accélération de Shaqiri, geste technique de Mehmedi ou parade de Benaglio, les Gauchos (nom donné aux habitants de Porto Alegre) tremblaient à chaque occasion des Albiceleste.
Alors, lorsque Angel di Maria, sur un service parfait de son capitaine Lionel Messi, délivra les milliers de supporters argentins qui s’étaient massés dans l’Arena Corinthians de Sao Paulo, l’écrasante majorité des présents maugréa en grimaçant avant de quitter les lieux, vidant du coup le café de sa substance humaine.