Selon la source qui a filtré l’information, une commission d’enquête a été dépêchée par le ministère de tutelle pour s’enquérir des raisons réelles de l’arrêt du HFn°2 du complexe sidérurgique d’El Hadjar, une situation, convient-il de le rappeler, occasionnée par la qualité du coke en l’occurrence.
Ce combustible non conforme, pour ne pas dire de moindre qualité, a été à l’origine du blocage de son processus , d’où le durcissement de son contenu en fonte liquide, conséquence directe d’une panne. Cette dernière, dont même les sidérurgistes aguerris du complexe, ne sont pas parvenus à la dégager, ce qui suppose que l’arrêt du HFn°2 pourrait se prolonger encore, avec un impact inévitable sur la production. Une situation imposante à plus d’un titre, le recours à l’expérience d’experts étrangers.
En ce sens, et selon les informations fournies par notre source, la direction générale du complexe Sider El Hadjar, a d’ores et déjà engagé des contacts avec des sociétés étrangères spécialisées dans la maintenance de ce type d’appareil, dont ceux du sud d’Afrique. Rappelons que ce n’est pas la première fois que la direction générale du complexe sollicite l’expérience sud-africaine. S’agissant des paramètres de l’enquête, confiée à une commission dépêchée in extremis par la tutelle, ils devront, selon les précisions de la même source, se focaliser sur les causes de ces sempiternels dysfonctionnements et surtout les dessous de l’achat de coke de qualité non conforme.
D’ailleurs, la mise en congé forcé du directeur chargé des achats, par la direction générale du complexe Sider de Annaba, dénote que quelque chose de pas très catholique s’y passe, ce qui explique la présence de ladite commission d’enquête. Cette dernière devra, dans les heures qui suivent, éclairer toutes les zones d’ombre d’une situation censée ne pas avoir lieu ; notamment lorsqu’on sait que l’Etat a déployé et continue de déployer tous les moyens, surtout financiers, pour la pérennité de l’activité sidérurgique.
Pour cela, faut-il rappeler que le HF n°2 a été réhabilité entièrement il y a à peine deux années ! Depuis, il a été sujet à plusieurs arrêts et blocages, ruinant un important investissement, en millions de dollars. Ces multiples arrêts étaient liés essentiellement aux perturbations des approvisionnements en fer brut et à la baisse de ses stocks, grèves des mineurs des gisements de Boukhadra et de Ouenza, dans la wilaya de Tébessa ou encore, les effondrements dans ces zones minières. Une de dysfonctionnements qui a, une fois de plus, mobilisé le ministère de tutelle qui, lors de la réunion interministérielle du 17 septembre dernier, a mis en place un plan de travail et de suivi devant permettre à ce complexe de fonctionner.
Wahida Bahri