Arrêté le samedi dernier à l’aéroport de Dubaï aux Émirats arabes unis, l’ancien Président Directeur général de la Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour devra répondre, une fois extradé vers l’Algérie, sur plusieurs affaires de corruptions devant les juridictions compétentes.
Samedi 20 mars, l’ancien PDG de la société nationale d’hydrocarbure, avait été arrêté, avons-nous appris de sources sûres, alors qu’il venait d’atterrir à l’aéroport international de Dubaï en provenance de la capitale française Paris.
Alors qu’il est cité dans plusieurs affaires de corruption en lien notamment avec sa gestion au sein de la Sonatrach, un mandat d’arrêt international a été lancé contre Ould Kadour. Le Premier ministre Abdelaziz Djerad avait annoncé vers la fin du mois de février dernier le lancement d’un mandat d’arrêt international Ould Kaddour qui est le principal accusé qui est derrière le rachat de la raffinerie d’Augusta.
Des affaires de corruption en cours d’instruction
Mais pas que ça, puisque l’ancien premier responsable de la Sonatrach est également cité dans plusieurs autres affaires en cours d’instruction au niveau des juridictions compétentes. En effet, son nom a été cité dans l’enquête menée par la Section de recherche de la Gendarmerie nationale de Bab Jedid dans l’affaire des frères Kouninef.
L’ancien PDG de la Sonatrach est également impliqué dans une affaire d’octroi de gisements pétroliers au Sud algérien pour des sociétés étrangères, tel que la société espagnole Repsole et française Total, selon des éléments de l’instruction du conseiller instructeur auprès de la Cour suprême, cités par le quotidien Echorouk.
Il s’agit également, selon la même source, du renouvellement du contrat d’exploitation de gisement de In Amenas pour la société espagnole pour une durée de 20 ans et en dehors de la réglementation en vigueur. Ce nouveau contrat a été accordé à la société espagnole au gré à gré.
L’affaire du rachat de la raffinerie Augusta
Ould Kadour fait également objet de poursuites dans le cadre de l’affaire de la société BRC où il est accusé de « conclusion de marchés en dehors des dispositions légales », « dilapidation de denier public », « utilisation frauduleuse des deniers publics et privés », « abus de fonction », et « octroi d’indus bénéfices et réduction d’impôts et de taxes », cite encore le même journal.
À côté de tout cela, l’ancien responsable est impliqué dans l’affaire de l’acquisition par Sonatrach de la raffinerie d’Augusta vieille de 70 pour un milliard de dollars. Cette affaire remonte à 2018 lorsque Sonatrach a décidé de racheter la raffinerie d’Augusta (Italie) auprès d’Esso Italiana (filiale du groupe américain ExxonMobil). La transaction avait suscité à l’époque maintes critiques et oppositions.
Il s’agit en l’occurrence de l’état des installations de la raffinerie âgée de 70 ans, et par conséquent du prix de son rachat, jugé élevé. Il s’agit également des clauses du contrat de l’acquisition.
D’ailleurs, l’ex-ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar avait évoqué cette affaire vers la fin du mois de janvier dernier. Il avait en effet confirmé, dans un entretien accordé l’agence russe Spoutnik, qu’une instruction judiciaire est en cours.