M. Zeggai
Vingt-huit membres, sur plus d’une centaine de l’AG, ont assisté à la dernière AGO pour approuver les bilans moral et financier. Menaces de démission pour les uns, désistement de l’équipe de football pour les autres. Boycott général du public. Une société sportive fantôme qui n’a jamais existé dans la gestion de l’équipe soi-disant professionnelle. Désintéressement total du P-DG, Mohamed El Morro. Des jeunes catégories marginalisées. Accumulation des dettes. Des joueurs sans salaires depuis plus plusieurs mois, certains ont même entamé la procédure pour déposer leurs contrats au niveau du CRL.
Des nominations à tort et à travers sans passer par l’incontournable conseil d’administration. Situation toujours en stand-by pour le local du club du boulevard de la Soummam. Alors, l’ASMO a-t-elle signé son acte de décès, ou plutôt sa disparition de la scène nationale ?
Il a été décidé d’organiser une conférence de presse, prévue ce soir, pour annoncer la démission du Baghor Merouane, le président du CSA / ASMO, et Larbi Oumamar, devenu par la force des choses son conseiller après avoir enterré la hache de guerre entre ce dernier et Merouane Baghor après un conflit ayant éclaté et fait couler beaucoup d’encre au mois d’août 2009. Certains estiment que cette conférence de presse est un scénario pour mettre l’opposition, ou ceux qui font du remplissage dans les réseaux sociaux, devant le fait accompli.
D’autres affirment que c’est une manière de pousser, notamment en cette période de mouvement populaire, à réagir et débloquer la crise financière qui a asphyxié le club et les dirigeants. Une chose est sûre, l’ASMO est à la croisée des chemins et les prémices d’une saison catastrophique se profilent à l’horizon. Confirmation d’un membre influent du club. « Nous avons échappé à deux reprises, mais cette saison, on rétrogradera ». Dans ce même contexte, on vient d’apprendre également qu’une assemblée générale des actionnaires est prévue pour un départ collectif. Démissionner est pour beaucoup d’observateurs une humiliation pour le public, l’histoire et de la ville. Si l’on veut réellement démissionner de la SSPA / ASMO, on doit impérativement rendre des comptes à qui de droit avant de se retirer définitivement de la présidence du club. Une démission d’une société par actions est soumise à des lois bien explicites dans le code du commerce et dans les décrets exécutifs régissant les clubs professionnels de football. En somme, les dirigeants actuels se sont mis dans une situation très délicate en raison d’un manque flagrant de stratégie dans la gestion du club. Les responsables de l’ASMO ont préconisé la politique et la voie des intouchables sans prendre conscience de l’importance d’un projet sportif pour garantir l’avenir du club.
A force de bricolage, l’équipe s’est retrouvée dans un labyrinthe où il est très difficile d’en sortir. Surtout que, selon notre source, les autorités locales n’ont pas été convaincues par la gestion des dirigeants asémistes. Cela nous a été confirmé par un responsable. Ne dit-on pas « qu’il vaut mieux viser la perfection et la manquer que de viser la médiocrité et l’atteindre ? ». Aujourd’hui, l’ASMO est en train de payer cash sa politique qui s’est basée sur aucun critère. Combien d’AG des actionnaires ou du CSA ont été reportés faute de quorum non réglementaire ? Combien de joueurs ont été recrutés et libérés ? Combien d’entraîneurs se sont succédé à l’ASMO ? Combien de managers recrutent pour le club ? Et autant de questions dont les réponses s’avèrent comme les solutions de ce club qui est en train de perdre de sa notoriété pour se diriger vers un sommeil profond.