M. Zeggai
«Si l’équipe enregistre des résultats satisfaisants, c’est parce qu’il y a un véritable travail logistique et une direction forte. Il ne peut pas y avoir de bons résultats s’il n’y a pas une direction compétente derrière pour bien gérer le quotidien du club », dixit Mohamed El Morro. Quel sens peut-on donner à cette déclaration au moment où l’ASMO a flirté pendant deux saisons consécutives avec la relégation en DNA ? Et dire que les bilans moral et financier ont été approuvés par les 28 membres invités à la deuxième AGO, la première ayant été reportée en raison d’un quorum non atteint.
A l’ASMO, comme partout d’ailleurs, on vote « la personne » et non le projet sportif. Adopter un bilan moral d’une équipe censée jouer les premiers rôles mais auteur d’une saison catastrophique est une anomalie qui dépasse l’imagination. Remarques : en l’absence totale d’anciens dirigeants et joueurs, l’ASMO est prise en otage pour des fins personnelles. Avec une telle cadence, une telle gestion et une telle mentalité, le club du regretté Kacem H’mida et autres notables de la ville est en train de vivre les moments les plus noirs de son existence. Ceux qui ont été à l’origine de ce désastre et ceux qui ont adopté la médiocrité et le bricolage doivent faire leur examen de conscience devant l’histoire. Boycott des supporters malgré la gratuité de l’entrée du stade. Absence totale des actionnaires. Aucune réunion de conseil d’administration. Nominations hasardeuses et autant d’erreurs de gestion, l’ASMO est bien partie pour disparaître de la scène du football national.
Reléguée en Ligue 2 il y a trois saisons, la formation asémiste s’est tracée comme objectif le retour parmi l’élite, mais les choses n’ont pas évolué comme l’avait souhaité tout le monde en raison d’une gestion anarchique avec, à la clé, une instabilité criarde aussi bien au niveau de la barre technique qu’au sein de l’effectif. Tout le monde, y compris les autorités locales, connaît les raisons de ces multiples ratages mais personne ne veut intervenir pour remettre l’ASMO à la place qu’elle mérite. A présent, l’ASMO se trouve à la croisée des chemins et avec un avenir des plus incertains, telles sont les conséquences d’une gestion approximative. Les dirigeants asémistes, avec leurs managers, ont toujours opté pour des joueurs « étrangers » au détriment des enfants du club et ce, pour des raisons évidentes. La gestion technique de l’équipe a été une calamité avec la complicité d’un manager bien connu à Oran. On recrute des joueurs à l’intersaison pour les libérer lors du mercato d’hiver.
Ils sont par la suite remplacés par des joueurs inconnus au bataillon, par rapport au talent des purs produits du club à l’image des Bouazza (MCEE), Amer Yahia (SCMO), meilleur buteur de la DNA, Athmani, Boudoumi, Djaâdane, Yacine Bouazza, Boubakour, Benyettou sans parler des Tabti, Masmoudi et Belaâlam, cédés presque gratuitement à des équipes de Ligue 1. En outre, personne n’ignore que les Adjal et Bouakil ont été marginalisés. A propos de l’encadrement technique, Mounir Zeghdoud, il a été mis fin à ses fonctions pour être remplacé par Zakaria Djebbour, imposé par un dirigeant. Seddik Abdenour, très proche du président du CSA / ASMO, a été chargé de trouver le successeur de Djebbour qui n’a finalement pas tenu longtemps. Le choix s’est porté sur Slimani dont nous reviendrons sur les modalités de son paiement.
Décrié, ce dernier a été limogé pour être remplacé par Salem Laoufi. En somme, compte tenu de tout ce qui se trame ici et là, l’éclaircie n’est pas pour demain, surtout que Mohamed El Morro, le PDG de la SSPA / ASMO, et ses proches collaborateurs sont occupés par l’organisation des JM 2021. L’ASMO ? La saison prochaine sera la photocopie de celle qui vient de s’achever et vogue la galère. Aujourd’hui, les asémistes comptent sur la promesse du wali d’Oran, Mouloud Cherifi, quant à la venue d’une société étatique pour un projet sportif qui sied à la réputation du club.