Le procès en appel du colonel Chouaib Oultache, accusé d’avoir assassiné Ali Tounsi, ancien chef de la DGSN renvoyé à la prochaine session criminelle suite à la demande de ses avocats. Cette décision a suscité la colère de l’accusé, qui s’est exprimé vivement contre sa défense.
En effet, la demande de renvoi pour examiner le dossier et la présence de témoins absents a été formulée par les nouveaux avocats de Chouaib Oultache, qui ont repris la défense après le décès de Me Tayeb Belarif, son principal défenseur. Ils ont déclaré avoir besoin de temps pour étudier toutes les pièces du dossier afin de pouvoir assurer une défense adéquate. Cette demande a provoqué une explosion de colère de la part de l’accusé.
De manière véhémente, Chouaib Oultache a crié depuis le box des accusés à l’adresse de sa défense : « Je veux être jugé aujourd’hui, avec vous ou sans vous. » La présidente, laissée sans voix par cette réaction, a répondu sèchement que la décision de la tenue du procès n’appartenait pas à l’accusé, mais à la Cour. Après avoir délibéré sur la décision, la présidente a annoncé le renvoi de l’affaire à la prochaine session criminelle.
De plus, le procès en question a été renvoyé à la suite d’une cassation de la Cour suprême, suite à un pourvoi introduit par Chouaib Oultache lui-même. Initialement condamné à la peine capitale par le tribunal criminel près la Cour d’Alger le 27 février 2017, pour « homicide volontaire avec préméditation », « tentative de meurtre » et « possession d’armes à feu de 4e catégorie sans autorisation », sa peine a été commuée en réclusion à perpétuité par la chambre criminelle près la cour d’Alger le 5 mars 2021.
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Chouaib Oultache nie être l’auteur des tirs mortels contre Ali Tounsi
En outre, l’accusé a contesté cette décision en déposant un pourvoi en cassation devant la Cour suprême, qui a cassé le verdict en novembre 2022 et renvoyé l’affaire devant la même juridiction avec une composition différente. Tout au long des différents procès, Chouaib Oultache a adopté une stratégie de doute en niant être l’auteur des tirs mortels contre Ali Tounsi. Il a affirmé que la balle qui a tué la victime ne provenait pas de son arme, et a déclaré avant de perdre connaissance lors de l’assaut des forces de sécurité : « Tuez-les tous les deux ! » Des déclarations contestées par l’enquête judiciaire, l’expertise et la partie civile.
Pour conclure, il est à rappeler que Chouaib Oultache a été poursuivi et condamné en 2015 pour des faits de « passation illégale de marché », « dilapidation de deniers publics » et « abus d’autorité ». Cette affaire aurait envenimé la relation entre les deux officiers, qui étaient pourtant très proches. Cette affaire concernait la signature d’un contrat d’acquisition d’équipements informatiques au profit de la DGSN avec l’entreprise ABM (Algerian Business Multimedia), où le gendre d’Oultache exerçait comme directeur général adjoint.