Alors que les forêts qui entouraient les villages prenaient feu, et que les flammes s’approchaient dangereusement des habitations, menaçant ainsi biens et vies humaines, une horde déchainée, dans le centre-ville de LNI, commet l’irréparable. Ce triste 11 aout 2021, restera gravé dans la mémoire de l’Algérie entiére, et rien ne pourra effacer ce traumatisme national.
Ceci dit, le caractère sordide et insoutenable de ce crime a permis toutefois de dévoiler, au grand jour, le courage et la sagesse des proches de la victime, notamment de son père, dont le nationalisme et l’amour paternel a été salué par tous.
Alors que le pays risquait de dériver vers une haine raciale sans précédent, les appels au calme et à la raison ont fini par prendre vite le dessus. Parmi les initiatives entreprises par les Algériens, il y a celle qui a eu lieu aujourd’hui, le 25 aout 2021, à Miliana, au domicile même du défunt Djamel Ben Ismaïl. Une délégation constituée des notables de la région de LNI s’est, en effet, rendue au domicile de la famille de la victime.
Quand les préceptes de l’Islam incitent à la paix
Contrairement aux commentaires haineux, déraisonnables, arriérés, et inconscients, les notables de la région de LNI ont mis en avant un des préceptes de l’islam qui tend vers la paix, et qui a pour objectif principal d’éviter toutes représailles. Il s’agit du concept de la « Diya ».
Il s’agit bien entendu d’une initiative symbolique, qu’il ne faut pas prendre dans sa dimension littérale et bornée par le rigorisme religieux. La « Diya » est avant tout un geste expiatoire que l’auteur d’un homicide, sa famille ou ses proches, doivent présenter à la famille de la victime. La délégation des notables de LNI, une vingtaine de personnes, dont le Dr Said Bouziri, a présenté à la famille ses condoléances, ainsi qu’une somme d’argent conséquente, censée constituée la « Diya », car quoi que l’on dise, bon nombre de ceux qui ont été présents dans la tuerie étaient des habitants de la région, et de pays. Des Algériens.
Un geste symbolique de la part de toute la région de LNI, mais aussi de toute la Kabylie et de l’Algérie, dont les habitants pleurent encore la disparition tragique de leur frère Djamel, tué sauvagement par une foule aveuglée par la soif de vengeance, après qu’il eut été soupçonné à tort d’avoir été à l’origine des incendies. Ce geste n’est nullement censé faire pardonner les assassins, mais plutôt renforcer les liens entre tous les Algériens, et les pousser à voir dans la différence un lendemain meilleur.