C’est une assemblée générale décisive, que celle qui se tiendra aujourd’hui au sein du complexe des véhicules industriels de Rouiba (SNVI). Ainsi, ils seront près de deux mille travailleurs à prendre part à cette importante réunion, qui aura «à déterminer la suite à donner au mouvement de revendication enclenché
La reprise du travail entamée jeudi dernier dans la matinée n’a rien changé dans le rapport de force engagé entre les représentants des travailleurs et la direction générale. Selon des syndicalistes, «la reprise du travail dénote que les travailleurs sont animés par une réelle volonté de défendre et de protéger leur entreprise. Nos revendications sont avant tout celles de relancer la production et par voie de conséquence remettre l’entreprise sur les rails».
En d’autres termes, c’est autour de cette question que les participants à l’assemblée générale d’aujourd’hui auront à intervenir. Une assemblée générale qui se tiendra sous la présidence du secrétaire général de l’Union locale UGTA de Rouiba,
M. Messaoudi Mokdad.
«Des moments décisifs que ceux que traverse la SNVI», a-t-il indiqué. Et d’ajouter «tout est réuni pour faire de la SNVI un véritable fleuron de notre industrie automobile. Un milliard de dollars a été dégagé pour relancer l’investissement, une commande de trois années est assurée. Ce qui freine la relance, c’est le manque de budget de fonctionnement. Une fois cette problématique réglée, la SNVI aura son mot à dire».
Pour notre interlocuteur, «cette mobilisation des travailleurs est synonyme d’une réelle prise de conscience. Cela veut tout simplement dire que les travailleurs sont prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes pour la relance des activités de l’entreprise. Les pouvoirs publics doivent saisir cette opportunité».
Pour rappel, de violents affrontements avaient opposé le 1er décembre dernier les travailleurs de la SNVI et les forces de l’ordre.
Depuis cette date, les travailleurs sont sur le qui-vive. Signe d’une mobilisation totale, ces derniers nous ont fait savoir qu’ils «ne céderont devant rien pour défendre ce qui était considéré dans un passé récent comme l’un des fleurons de l’industrie algérienne».
Des propos confortés par la déclaration rendue publique mercredi dernier par le syndicat du groupe SNVI. «Compte tenu de l’urgence de la situation, les représentants des travailleurs lancent, encore une fois, un appel pressant aux pouvoirs publics pour prendre en charge toutes leurs inquiétudes et amorcer avec toutes les compétences de l’entreprise et le partenaire social un débat serein et constructif pour la relance dans les plus brefs délais de l’activité afin de garantir le devenir de l’entreprise», lit-on dans le document.
Dans sa déclaration, le syndicat du groupe SNVI a dénoncé à la fois «la tentative de récupération de cette action (…) tout en s’indignant contre l’intervention musclée des forces de l’ordre à l’endroit des travailleurs et des syndicalistes, caractérisée par un acharnement d’une violence extrême et un sentiment de haine inqualifiable».
Critiques à l’égard des forces de l’ordre, les représentants des travailleurs ont également dénoncé «la violation de l’enceinte de l’usine par ces forces de l’ordre, en poursuivant les travailleurs jusqu’aux ateliers pour les tabasser, faisant parmi eux des blessés et des arrestations arbitraires».
A cet effet, ils «lancent encore une fois un appel urgent aux pouvoirs publics pour prendre en charge toutes leurs inquiétudes». «Pour que les événements désolants vécus ne se reproduisent plus, nous interpellons le premier responsable du groupe SNVI, d’entreprendre les démarches utiles pour que l’entreprise retrouve sa sérénité».
A. B.