Avec peu de moyens mais beaucoup d’idées, l’Association des anciens scouts musulmans algériens s’apprête à célébrer dignement la Journée nationale des scouts qui coïncide avec le 27 mai de chaque année. Créée en 1989, l’AASMA, qui a pour but d’inculquer le nationalisme dans l’esprit des jeunes Algériens et de promouvoir la culture du civisme au sein de notre société, fête cet événement sous le sceau de «la promotion de la citoyenneté par le biais de la pratique». Le programme mis en place sera riche et varié. D’autant plus que cette année, notre pays aura à célébrer le 50e anniversaire de l’indépendance. Une opportunité que les anciens scouts veulent mettre à profit pour faire connaître encore plus les hauts faits d’armes des SMA accomplis au maquis et qui sont malheureusement méconnus auprès de la jeunesse algérienne. A cet effet, des conférences historiques et des expositions-photo mettant en avant le rôle essentiel joué par les scouts algériens avant et durant la glorieuse Révolution de Novembre 1954 seront organisées, de même que diverses activités de proximité et de nombreuses manifestations culturelles et sportives se tiendront à cette occasion. «Il s’agit surtout de montrer la voie à nos enfants sur le comportement à adopter dans la société à travers des gestes simples mais ô combien significatifs et précieux dans le domaine de la protection de l’environnement», explique le commissaire national de l’Association des anciens Scouts musulmans algériens lors d’une conférence de presse animée hier conjointement avec le président de l’association. Mustapha Saâdoune citera à ce propos des opérations de reboisement, des campagnes de nettoiement des plages et des cimetières et des visites dans les hôpitaux et autres centres d’enfance assistée. «Il sera question également de l’organisation de journées de formation dans le secourisme», confie également le com- missaire national de l’AASMA qui avance à cet effet le chiffre de 89 jeunes scouts formés dans le secourisme grâce au concours de la Protection civile algérienne.
«Une fois formés, ils ont créé 20 clubs qui à leur tour vont former chacun 60 secouristes au niveau local, soit 1 200 individus. De la sorte, chaque scout fera passer le message et mettra son savoir-faire au profit de l’association», ajoutera Mustapha Saâdoune, qui fait part par ailleurs d’une autre action non moins utile et ayant trait à la lutte contre les stupéfiants. Mais aussi la prévention. «Nous avons initié, avec la collaboration de nos amis de la Sûreté nationale, des cycles de formation d’une durée de 4 jours chacun au profit de nos éléments pour devenir à terme des médiateurs des jeunes. Ces derniers auront comme mission essentielle de sensibiliser les délinquants dans les quartiers où les jeunes seront à coup sûr plus réceptifs avec ces médiateurs au lieu de les matraquer avec des discours creux», estime le commissaire national de l’AASMA avant de laisser la parole au président de l’association qui donnera à son intervention un cachet plutôt historique en se focalisant sur le rôle des SMA depuis la création à La Casbah (Alger) de son premier groupe appelé «El Fallah» jusqu’à l’indépendance de notre pays en passant par plusieurs étapes héroïques.
Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi, Colonel Lotfi…
Il révèle que plusieurs cadres de la Révolution sont passés par l’école du scoutisme, à l’image de Didouche Mourad, Larbi Ben M’hidi ou encore Souidani Boudjemaa et le colonel Lotfi, et rappelle que les réunions des 22 et du groupe des Six tenues à la veille du 1er novembre 1954 ont eu lieu dans les maisons de deux membres actifs des SMA, respectivement Liès Derriche et Mourad Boukechoura, révélant que parmi les 22 qui ont fait exploser la Révolution, 9 d’entre eux étaient formés par les scouts. «Ce que beaucoup d’Algériens ignorent, c’est que les scouts musulmans ont payé un lourd tribut durant la Révolution et comptent en leur sein des milliers de martyrs», indique Messaoud Touabti, le héros Mohamed Bouras en tête. Le fondateur des Scouts musulmans algériens a en effet réussi à fédérer les nombreux groupes qui activaient un peu partout dans le pays pour aboutir en juillet 1939 à la création des SMA.
SAM
