Deux attaques coordonnées visant à libérer des détenus des prisons d’Abou Ghraib, à l’ouest de Bagdad, et celle de Taji, au nord de la capitale, ont fait, dans la nuit de dimanche à lundi, 41 morts, dont 21 prisonniers.
Dans la nuit de dimanche à lundi, deux attaques coordonnées et menées par des hommes armés contre la prison d’Abou Ghraib, à l’ouest de Bagdad, et celle de Taji, au nord de la capitale, ont tué au moins 41 personnes, dont 21 prisonniers. Selon le ministère de la Justice au moins vingt policiers, soldats ou gardiens de prison ont également été tués.
Renforts militaires
Si les combats nocturnes, visant à libérer des détenus, ont duré près de 10 heures, aucun bilan officiel n’a été donné concernant le nombre d’assaillants tués ou capturés. Néanmoins, deux hôpitaux irakiens ont affirmé avoir reçu les corps de 10 combattants. Lundi matin, la situation était sous contrôle, selon un colonel de police cité par l’AFP, après l’intervention d’hélicoptères de l’armée, tandis que des renforts militaires bouclaient les alentours des deux prisons.
Les attaques ont débuté vers 21h30 par des tirs de mortiers dirigés sur les prisons. Puis des voitures et des engins piégés ont explosé près des entrées des prisons, tandis que trois kamikazes portant des ceintures d’explosifs se sont jetés sur une entrée de la prison de Taji, toujours selon la même source.
Une priorité pour al-Qaïda
Au moins 500 détenus se seraient évadés des deux prisons, ont affirmé lundi deux députés membres de la commission de la Sécurité et de la Défense du Parlement. Hakim al-Zamili a indiqué à l’AFP que près de 500 prisonniers « terroristes », s’étaient évadés de la prison d’Abou Ghraib, la célèbre prison qui fût le théâtre de sévices commis par les Américains à l’encontre de détenus irakiens en 2004. De son côté, Chouan Taha, a estimé, sur le site internet du parti kurde PUK, que « entre 500 et 1.000 détenus » s’étaient évadés des prisons.
Ces attaques de prisons sont survenues un an après que le groupe principal de la branche irakienne d’Al-Qaïda a annoncé, en juillet 2012, qu’il allait viser le système judiciaire irakien. »La première priorité dans cette démarche est de libérer des prisonniers musulmans partout où ils se trouvent et de donner la chasse aux juges, aux procureurs et à leurs gardes du corps pour les éliminer », avait affirmé un communiqué de Abu Bakr al-Baghdadi leader de ce groupe islamiste.
L’Irak connaît depuis la fin de l’année dernière une recrudescence des violences. Près de 600 personnes ont été tuées dans des attaques à caractère politique en Irak depuis le début du mois. On est encore loin des sommets atteints durant les années 2006 et 2007, quand on recensait plus de 3.000 morts par mois.