Téhéran a condamné aujourd’hui, samedi 24 juin, l’attentat déjoué à la Mecque, affirmant sa disposition à ‘’coopérer’’ pour lutter contre ‘’les dealers de mort’’, et ce malgré les relations tendues entre l’Iran et l’Arabie saoudite.
Vendredi, les forces saoudiennes ont déjoué une action « terroriste » contre la Grande Mosquée de La Mecque, premier lieu saint de l’islam. Onze personnes, dont six pèlerins et cinq policiers, ont été blessées dans l’effondrement partiel d’un bâtiment où se barricadait un kamikaze qui s’est fait exploser.
Cette action » montre une fois encore que le terrorisme débridé qui vise le monde entier, la région et en particulier les musulmans et les pays islamiques, ne connaît ni religion, ni géographie, race ou nationalité, et qu’il peut même frapper le lieu le plus sacré des musulmans dans le monde », a déclaré Bahram Ghassemi, porte-parole des Affaires étrangères iraniennes.
L’Iran « a toujours condamné le terrorisme sous toutes ses formes, où qu’il frappe » et « a toujours dit être prêt à aider et à coopérer avec les autres pays pour combattre ces criminels, dealers de mort et semeurs ignorants de haine », a-t-il ajouté.
Cependant, l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite n’ont plus de relations diplomatiques depuis janvier 2016.
Les tensions entre ces deux grands rivaux régionaux se sont encore envenimées depuis les attentats du 7 juin à Téhéran qui avaient fait 17 morts, les premiers en Iran revendiqués par le groupe terroriste autoproclamé Etat islamique.
Les Gardiens de la révolution, l’armée d’élite de l’Iran, ont accusé Ryad d’être « impliqué » dans ces attentats et le gouvernement a accusé son rival saoudien de « soutenir » des groupes terroristes en territoire iranien.
En outre, le gouvernement jordanien, al-Azhar et le Hezbollah ont aussi condamné cette tentative, « Al-Azhar se tient au côté du royaume d’Arabie saoudite dans la lutte contre le terrorisme, (…) jusqu’à son éradication », a indiqué le grand imam Ahmed al-Tayeb. En Jordanie, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement Mohamed Momani a dénoncé un « complot terroriste », réitérant dans un communiqué l’appel de son pays « à concerter les efforts pour lutter contre le terrorisme ».
Momani a salué les efforts saoudiens « pour affronter les terroristes, qui ont essayé de profaner un des lieux les plus purs de la terre avec leur tentative de prendre pour cible la foule de pèlerins, dans l’enceinte de la Grande mosquée ».
Quant au Hezbollah, Le parti chiite libanais, virulent détracteur de la monarchie saoudienne, a condamné des « gangs takfiristes et terroristes qui répandent le sang sans aucun sens de l’humanité ou de la morale ».
Il inscrit cet acte dans « la série de crimes perpétrés par ces gangs au Liban, en Syrie, en Irak et dans le monde arabe et musulman, en atteignant toute la planète ».
« La pensée criminelle de ces groupes ne prend même pas en considération les lieux les plus saints », a regretté le Hezbollah