Le bilan de ces précipitations risque encore de s’aggraver au fil des heures. Le premier ministre, Shinzo Abe, a préféré annuler une tournée prévue à partir de mercredi en Belgique, France, Arabie Saoudite et Égypte.
Face à la gravité de la situation, le premier ministre, Shinzo Abe, a préféré annuler une tournée à l’étranger qui devait le conduire à partir de mercredi en Belgique, en France, où il devait assister au défilé du 14 Juillet, en Arabie Saoudite et en Égypte. Au moins 100 personnes sont décédées après les pluies torrentielles qui sont tombées depuis plusieurs jours sur l’ouest du Japon. Le bilan risque encore de s’aggraver au fil des heures, une cinquantaine de personnes étant toujours portées disparues. L’état d’alerte maximum a été levé partout dimanche dans la journée, mais des avis de niveaux inférieurs sont maintenus. Lundi, les secouristes s’efforçaient de retrouver les personnes manquant à l’appel dans des quartiers entièrement recouverts de boue et dans les décombres d’habitations.
Les précipitations entre vendredi et dimanche ont atteint des records en 93 points d’observation dans 14 préfectures. Kurashiki, commune de la préfecture d’Okayama qui compte un peu moins de 500.000 habitants, a été une des villes les plus touchées par les fortes pluies. «Plus personne ne semble demander de l’aide» depuis les toits ou terrasses d’immeuble de cette cité, selon les observations effectuées par hélicoptère, a indiqué à l’AFP lundi matin un secouriste. Dans la ville de Kumano, où d’énormes glissements de terrain ont emporté des maisons, les sauveteurs cherchaient les traces d’une douzaine de résidents manquant à l’appel. Les sauveteurs confient craindre voir ce chiffre augmenter car toutes les familles ne se sont pas encore manifestées. Dix rescapés au moins ont pu être sauvés par les secouristes.
Une des plus graves catastrophes du genre
«Les opérations de secours sont maintenues 24 heures sur 24», a indiqué dimanche à l’AFP Yoshihide Fujitani, un responsable de la gestion des catastrophes de la préfecture de Hiroshima. «Nous prenons également en charge les personnes évacuées et tentons de remettre en état les infrastructures vitales comme le réseau d’eau et la distribution de gaz, a-t-il précisé. Nous faisons de notre mieux.» Des vivres manquent dans les supérettes qui ne sont plus approvisionnées. Avec des températures prévues à plus de 30 degrés Celsius, les autorités craignent désormais des problèmes de santé liés à la chaleur dans les zones privées d’eau et d’électricité. Environ 12.700 clients étaient privés de courant électrique lundi. Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient sans eau, selon les médias japonais.
Le Japon est souvent traversé par d’importants fronts pluvieux en plus des typhons parfois meurtriers qui le balayent régulièrement en été. Il s’agit néanmoins de l’une des plus graves catastrophes du genre ces dernières années au Japon, avec un nombre de victimes qui dépasse désormais celui enregistré lors de glissements de terrain à Hiroshima en 2014, avec 74 décès. Jusqu’à 5 millions de personnes ont au total été priées d’évacuer, mais ces ordres n’ont pas de caractère contraignant et, parfois, quand l’eau montait très vite, il pouvait être plus risqué de tenter de sortir que de se réfugier sur son toit. Un centre de gestion des urgences a été installé auprès du Premier ministre. Quelque 54.000 sauveteurs de l’armée, de la police et des pompiers ont été déployés dans une grande partie de l’ouest et du sud-ouest du Japon.