En dépit des assurances de l’Union des commerçants algériens et de la fermeté du ministère du Commerce, Alger peine à revenir à la « normale ».
En effet, sur le terrain, le constat est amer. De nombreux commerçants ne sont pas prêts d’abandonner leurs habitudes en prolongeant leur congé de plusieurs jours à chaque fête. Pourtant, avec la rentrée sociale, qui approche à grands pas, l’activité commerciale devait reprendre rapidement. Mis à part la satisfaction de ceux qui ont repris le chemin du travail, celle de voir les routes fluides, cette dernière n’a duré malheureusement que quelques heures. Ils ont vite déchanté en ne trouvant pas quoi mettre sous la dent !
En effet, la plupart des lieux de restauration sont fermés, pour des raisons avancées chaque « après-fête ». « Les employés habitent les villes de l’intérieur. Ils sont partis fêter l’Aïd avec leurs familles et ils ne sont encore revenus ». La capitale, qui connaît une certaine affluence de visiteurs en cette période de vacances, ne cesse de décevoir. Les rares restaurants ouverts imposent leur diktat en proposant un menu restreint, contrairement aux jours ordinaires. « Ils nou font manger ce qu’ils veulent, ils savent que nous n’avons pas le choix », indique notre interlocuteur. La tension concernant le pain et le lait s’est relativement atténuée, mais le manque demeure perceptible dans bien de quartiers.
Les supérettes et magasins d’alimentation générale étaient ouverts, mais malheureusement quasiment vides, faute d’approvisionnement… Si le transport des voyageurs n’est pas grandement touché par ces perturbations, l’on ne peut qu’en féliciter l’Etusa qui continue d’assurer le travail, avec des horaires adaptés à cette période estivale. Mais le hic, c’est que le privé n’a pas honoré ses engagements, en levant le pied. En fait, l’on apprend que de nombreux conducteurs de bus privés ont, à leur tour, pris leur congé annuel. On n’est donc pas sorti de l’auberge avec un Aïd el-adha qui risque de se prolonger au moins jusqu’à la semaine prochaine, « sacrifiant » au passage les pauvres citoyens.
En attendant, on échange, notamment sur Internet, les adresses des magasins ouverts ou qui ont encore des produits de première nécessité… D’après les citoyens, tant que « les commerçants sont épargnés par les sanctions, ils continueront à faire comme bon leur semble ». Toutefois, il est indispensable de rappeler que d’autres commerçants ont honoré leur noble mission. Même s’ils ne sont pas en grand nombre, des boulangers, des épiciers, des pharmaciens, ont repris leurs activités.
Par : Idir Ammour