Au lendemain du 20e vendredi de mobilisation populaire : l’opposition tient ses assises nationales du dialogue samedi

Au lendemain du 20e vendredi de mobilisation populaire : l’opposition tient ses assises nationales du dialogue samedi

Les commissions chargées de préparer les Assises nationales du dialogue, prévues le 06 juillet à l’École supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Aïn Benian (ESHRA), dont l’ex-diplomate Abdelaziz Rahabi est le coordinateur, poursuivent l’envoi des invitations officielles aux partis politiques et personnalités nationales, pour prendre part, samedi prochain, au débat sur « une feuille de route » de sortie de la crise politique.

Sous l’intitulé « Assises nationales du dialogue » la conférence, prévue ce samedi, verra, selon les organisateurs, la participation des acteurs politiques, de la société civile ; syndicats et militant du mouvement populaire pacifique du 22 février, pour le changement du système politique en place. Elle vise, selon les déclarations de Lakhdar Benkhellaf, président du Conseil consultatif national du parti d’Abdallah Djaballah, parmi les partis initiant cette rencontre « l’élaboration du document, objet de discussions et de validation » qui pourrait, selon Benkhellaf  «une fois adopté, offrir au pays une sortie de crise ». La Feuille de route qui devra sanctionner,  la rencontre de samedi prochain, selon les organisateurs, «pourra être engagée entre les différentes franges de la société algérienne et le Pouvoir » afin de trouver, a fait savoir Benkhellaf «un mécanisme pour sortir de la crise » a-t-il précisé, dans ses déclarations à la presse au courant de cette semaine.

Initialement prévue le 29 juin dernier, sa tenue au lendemain du 5 Juillet ; date de la célébration du 57eme anniversaire de l’Indépendance du pays, demain, coïncidant avec le 20e vendredi des marches populaires pacifiques à travers le pays, pour le changement du système politique en place a été annoncé, le 25 juin dernier, par le coordinateur de la conférence. Affirmant, le 26 juin dernier, sur sa page facebook, avoir été chargé de la mission de coordination pour la gestion de la Conférence nationale de dialogue, avec la participation de partis politiques, de personnalités, de représentants de la société civile et de jeunes du mouvement populaire pacifique, Rahabi a indiqué que « les partis et la société civile élargie qui avaient présenté une plateforme le 15 juin dernier et les associations issues du mouvement populaire comptent organiser un colloque national le 6 juillet 2019, et ont été chargés de la coordination pour gérer cette initiative politique globale et inclusive ».

Cette démarche vise, a précisé l’ex-diplomate Rahabi, «à élaborer une approche et des mécanismes de sortie de crise », et s’orienter, dans des délais raisonnables, a-t-il écrit, sur sa page facebook, «vers l’organisation de la première présidentielle démocratique dans l’histoire du pays». Depuis la décision de la tenue de la Conférence du dialogue national, par ses initiateurs de « larges contacts avec toutes les parties, sans exclusive » ont été entrepris, et ce en vue « de participer à l’organisation des différentes étapes de cette rencontre, et adhérer pleinement aux efforts visant la sortie de crise » a précisé Rahabi. Citant sa rencontre, le 19 juin dernier, avec un groupe de membres de la direction du Front de forces socialistes (FFS) et présenté le contenu du projet de colloque sur le dialogue national, Rahabi a annoncé, lundi soir, lors de son passage sur le plateau de Bilad Tv, qu’il avait rencontré, une seconde fois, le FFS, le 26 juin dernier, sur le même sujet.

Il est à noter que selon les déclarations du président du Conseil consultatif national du parti d’Abdallah Djaballah, parmi les personnalités ayant confirmé leur participation, Benkhellaf cite, l’avocat et militant des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, Ahmed Taleb Ibrahimi, la moudjahida Djamila Bouhired, et la sœur de Larbi Ben M’hidi outre l’ex-chef du gouvernement Ahmed Benbitour, qui compte parmi les membres organisateurs de la Conférence de samedi prochain. Nombreuses sont d’autres personnalités qui seront contactées avant le jour J, à l’instar, cite encore Benkhellaf, de l’ex- président Liamine Zéroual, et l’ancien chef de gouvernement Mouloud Hamrouche et « bien d’autres » a-t-il ajouté, dans ses déclarations, au Courrier d’Algérie et à la presse nationale en général. Concernant la participation ou non des partis politiques composant le pacte politique pour une véritable transition démocratique, pour le FFS, selon Benkhellaf, ce parti «pourrait participer à ces assises » a-t-il indiqué, alors que, poursuit-il « le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s’est montré réticent, sans pour autant fermer la porte à son éventuelle participation » a-t-il souligné.

Concernant les partis politiques et les personnalités impliqués «avec l’ancien régime » et ceux ayant été partisans du 5e mandat, «ils ne sont pas conviés » au conclave qui doit se tenir samedi prochain, pour dégager une voie de sortie de la crise que traverse le pays. La conférence en question intervient après trois semaines de celle tenue par les représentants de la société civile, le 16 juin dernier, dont la feuille de route, élaborée au terme de leur conclave « n’est pas très différente de celle qui sera débattue » à l’occasion des assises nationales du dialogue, selon Benkhellaf, arguant que « la majorité de ces syndicats et associations sont membres des Forces du changement qui regroupent des partis de l’opposition, des syndicats, des associations et des personnalités » a-t-il expliqué.

Pour rappel, le coordinateur de l’initiative du dialogue, l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi avait déclaré sur les ondes de la Radio algérienne, cette semaine, que l’objectif de ce dialogue « est de s’accorder sur la manière de sortir de la crise avec une vision unifiée, en proposant des mécanismes concrets », ayant pour principal objectif «  d’assurer la crédibilité de l’organisme chargé de superviser l’organisation et le suivi du processus électoral, vu que les Institutions étatiques manquent de légitimité » a-t-il indiqué.

Karima Bennour