Malgré la crise économique qu’elle traverse, la Tunisie tente de faire contre mauvaise fortune bon cœur grâce à son peuple qui n’hésite pas à montrer son attachement au pays. Malgré les temps durs, les Tunisiens continuent d’espérer des lendemains meilleurs. Ils ne ménagent aucun effort pour montrer, une fois de plus, que leur pays reste une belle destination touristique.
Le rallye automobile féminin « Alyssa, organisé du 29 au 2 janvier derniers, a attiré de nombreuses femmes venues des pays maghrébins, d’Europe et même de la lointaine Chine. Outre la participation à cette aventure unique, la compétition leur a permis de faire le tour de la Tunisie en parcourant près de 1.800 km à la découverte de ses villes et villages, de son potentiel touristique et de la beauté de ses paysages.L’aventure a commencé au port de Bizerte. Les pilotes ont vite quitté l’humidité et le froid matinal de cette ville côtière pour aller contempler la verdure et la beauté des paysages du lac Ichkeul et de Mateur. Tout le long du trajet, des terres fertiles à perte de vue. L’activité agricole est intense dans cette région du Nord. Le reflet du soleil doux brille sur les belles prairies avant l’arrivée à Taberka, la ville frontalière avec l’Algérie. Première impression des concurrents : le défilé de paysages a suscité l’admiration. Certains n’ont pas hésité à immortaliser ces moments.
Mahdia, la ville millénaire
Plusieurs festivités seront organisées pour la célébration du millénaire de cette ville, dont une importante rencontre sur le patrimoine romain, prévue en mars prochain. Une caravane va sillonner la ville avec mannequins et enfants qui porteront les différentes tenues traditionnelles. Outre les échanges, la cérémonie prévoit des séances de dégustation culinaire.
Trêve d’histoire. La cinquantaine de voitures de la course automobile a entamé un autre long parcours pour atteindre Douiret, puis les villes de Gabès et de Sfax. Les vastes champs d’oliviers implantés autour des villages renseignent sur l’importance de cette culture, très liée, d’ailleurs, à l‘activité touristique. Là encore, la présence des femmes est bien visible mais cette fois sur les plages de Gabès où des centaines d’entre elles, pieds nus, se courbent pour ramasser des escargots de mer agglutinés sur les rochers.
Carburant et marché informel de la devise
Les plaques indiquent les prix et la provenance de la marchandise. Mais ce n’est pas le cas de tous les produits, comme ces centaines de jerricans remplis de carburant. Essence, gasoil, sans plomb… tout est disponible dans un circuit informel florissant. Rien ne se fait en cachette. Les vendeurs poussent le bouchon jusqu’à inscrire leurs numéros de téléphone sur des pancartes au cas où un client voudrait les contacter pour s’approvisionner. Outre le carburant, les locaux de fortune proposent aussi de la devise. Ici, on entame la route du sud du pays vers la frontière libyenne. Les stations d’essence ne sont pas nombreuses. C’est le commerce informel qui prend le relais pour répondre aux besoins des populations et des passants. « A Douiret, vous ne risquez pas de tomber en panne.
L’essence est disponible dans les stations ou même sur la route. Il y a de tout », résume un habitant.
La destination finale de cette deuxième étape a été une merveille dont vont se rappeler, et pendant longtemps, tous les participants au rallye. En effet, les voitures se sont arrêtées au milieu d’un paysage féerique où les montagnes géantes plantent un décor unique. Quittant leurs véhicules et empruntant une montée sur quelques mètres, les pilotes arrivent « Chez Raouf », un camping situé au sommet de la montagne.
Douiret, on s’en rappellera longtemps…
Mosquée El Karma, Djamaâ Ennakhla, Djamaâ Ouled Abid, sont les noms des mosquées. Chacune appartient à un aârch, bâties au milieu de ces habitations. Les moulins à olives, les caches d’huile et d’olives et autres objets utilisés dans l’agriculture sont encore suspendus dans ces maisonnettes. Plus loin, à la zaouia de Sidi Saâd El Miliani, on peut trouver les traces du système de récupération des eaux pluviales (Faskiya) avec ses puits et ses réservoirs souterrains. Au bas de ces montagnes, de maigres terrains agricoles et quelques palmiers font constituent l’agriculture.
L’élevage y est présent aussi. « La réhabilitation de ce village est en cours. L’opération est prise en charge par les autorités chargées du patrimoine. L’entreprise travaille par étape. Elle n’utilise pas le ciment car il faut restaurer par l’argile seulement pour préserver son cachet originel », précise le propriétaire du camping. Au sommet de la plus haute montagne, une grande construction en ruine attire tous les regards. Ses habitants sont désormais installés dans le village situé à quelques kilomètres de là et qui est doté de toutes les commodités. Une école primaire, un CEM et une polyclinique. « Il y a un bus scolaire pour transporter les lycéens à 20 km d’ici. Le gaz et l’électricité sont également disponibles », affirment les habitants. Ici, l’hospitalité n’est pas un vain mot. Les femmes du village se plient en quatre pour préparer une soupe et un bon plat de pâtes avec viande séchée pour les concurrentes. La soirée a été animée par une troupe locale. Les sons des vieux instruments ont créé une belle ambiance qui a fait danser toute l’assistance. En signe d’encouragement et de solidarité, la délégation a offert des articles scolaires aux enfants et des aides pour contribuer à la restauration de ce village.
Ksar Ghilane, le désert animé
C’est dramatique », déplorent les professionnels du tourisme. Pourtant, ni les quads ni les chameliers ne manquent pour des promenades au milieu des dunes dorées jusqu’au fort romain. Leurs propriétaires, qui viennent de loin, résistent mal face au recul de l’activité touristique. « D’habitude, les meilleures fêtes de fin d’année se déroulent ici à Ksar Ghilane. Les étrangers viennent de partout pour passer leurs vacances au milieu des dunes et faire la fête dans l’un des quatre complexes de cette oasis. Cette année, il n’y a rien. Plusieurs cérémonies ont été annulées faute de touristes. Nous sommes sauvés par la présence de quelques Algériens, mais ce n’est pas suffisant », regrettent-ils. La magie de cet endroit touristique se trouve dans sa proximité avec une source thermale qui coule au milieu des dunes.
La tradition veut qu’après une belle balade dans ce désert, les touristes viennent s’y baigner. Retour vers le Nord, et plus exactement à la station balnéaire de Monastir où des dizaines de complexes touristiques attendent le retour des touristes. Ces bâtisses luxueuses, dotées des équipements modernes et de haut de gamme, ont réussi, au fil des années, à se faire une grande réputation dans plusieurs segments du tourisme, notamment la thalassothérapie, le spa et l’esthétique. Ces complexes proposent les dernières techniques de mise en forme et des formules de trois jours et plus. Mais les soins et les thérapies proposés dans les différentes salles aménagées à cet effet ne suffisent plus pour attirer une clientèle européenne découragée par les évènements en Tunisie. « On s’oriente vers la clientèle maghrébine et plus précisément algérienne.
Les Algériens vont en France pour ce genre de thérapie qu’on propose en Tunisie à des prix compétitifs. Nous allons adapter nos offres pour accueillir des clients potentiels », affirme Jalel Belhajali, manager du complexe Royal Elyssa. A Monastir, une trentaine de complexes touristiques a mis la clef sous le paillasson depuis qu’ils sont désertés par les touristes. Toutes les zones touristiques sont mises sous l’œil vigilant des différents corps de sécurité. Outre la police touristique, des éléments de la gendarmerie et de l’armée sont déployés pour assurer la sécurité des estivants.