L’Aïd el-Adha joue les prolongations. Au troisième jour de cette fête religieuse, le pain est presque introuvable et les fruits et légumes font défaut sur les étals des marchés de la capitale. Reste au consommateur de se débrouiller comme il peut.
Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Ce n’est pas la viande, habituellement inaccessible, qui manque durant l’Aïd el-Adha, mais c’est plutôt le pain qui fait défaut. Les consommateurs peinent à trouver la baguette qui devient, durant ces jours de fête, une denrée rare. Au troisième jour de l’Aïd, très peu de boulangeries ont repris du service. La majorité d’entre elles gardent leurs rideaux baissés. Les rares boulangeries ouvertes sont prises d’assaut. Alors que l’intérieur de ces commerces est submergé de monde, de longues files d’attente débordent sur le trottoir. Ici, tout le monde attend avec impatience la sortie des fournées. Les clients ne se lassent pas. Ni la chaleur, qui se dégage des fours, ni les longues heures d’attente ne les dissuadent. Pour eux, il est hors de question de repartir sans le précieux produit : la baguette de pain.
Même pénurie dans les marchés de fruits et légumes. Hier au marché T’nache de Belouizdad à Alger, les lieux étaient désertiques. Point de bousculades ou de cohue. Les étals, également, étaient vides. Toutes les boucheries et tous les magasins de volaille sont fermés. Seuls quelques marchands de fruits et légumes tentent d’écouler la marchandise qui leur reste de la veille, voire de deux jours auparavant.
Pourtant, les prix affichés ne diffèrent point de ceux des marchandises fraîches. La laitue est vendue à 200 dinars le kilogramme, la tomate à 120 dinars et le haricot vert à 220 dinars. L’aubergine est proposée à 100 dinars et la courgette à 80 dinars. Idem pour les étals de fruits où les marchandises sont réduites à de petits tas de pêches et de figues cédées à 200 dinars le kilogramme.
«Il n’y a pas de marchandises», s’emporte presque un vendeur de légumes à la demande d’une cliente qui s’interroge sur l’absence de fruits et légumes.
Selon lui, la marchandise fait défaut au marché de gros. «La plupart des vendeurs du marché de gros sont rentrés chez eux au bled et ne sont pas rentrés», explique-t-il.
En prolongeant leur congé des deux jours de l’Aïd, les marchands de fruits et légumes ainsi que les boulangers pénalisent nombre de consommateurs. Des centaines de travailleurs, ayant repris leur travail après deux jours de fête, se retrouvent, eux aussi, privés de pain, de fruits et autres. Les épiceries restent, ainsi, leur seul recours pour s’approvisionner de quoi casser la croute à midi.
Ry. N.