Même si la fonction truqueuse du logiciel des gros diesels n’est pas prouvée, Audi est coupable de ne pas avoir déclaré sa présence aux contrôleurs.
Audi a annoncé lundi que la mise aux normes américaines de ses modèles équipés de moteurs diesel de trois litres de cylindrée mis en cause dans l’affaire des contrôles de pollution allait lui coûter près de 50 millions d’euros.
Le groupe automobile, une des marques de Volkswagen, indique qu’il va réviser un logiciel de contrôle des émissions de dioxyde de carbone (CO2), installé dans des moteurs V6 diesel de trois litres épinglés début novembre par l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). La destination de ce logiciel est controversée, mais Audi préfère obtempérer pour lever toute suspicion.
Cette annonce intervient moins de quatre jours seulement après qu’Audi a reconnu, lors de négociations avec les autorités américaines, que tous ses modèles diesel de trois litres depuis 2009 étaient équipés d’un logiciel baptisé AECD (Auxiliary Emission Control Device).
Non-déclaration fautive
Le groupe et les régulateurs divergent sur la fonction de ce logiciel : pour l’EPA, cet « AECD » a permis à Audi de tricher sur les normes antipollution américaines. Audi estime, lui, que le logiciel n’était pas destiné à frauder mais à aider à la mise en température du système de retraitement des gaz d’échappement afin de réduire les émissions de CO2.
Audi admet toutefois n’avoir pas déclaré le logiciel aux régulateurs comme l’exige la législation américaine. Les modèles concernés sont les A6, A7, A8, Q5 et Q7. Environ 85 000 véhicules (Audi, Volkswagen et Porsche) sont sujets à modification aux États-Unis.