Augmentation du SNMG en Algérie : pourquoi l’UGTA avance à pas comptés ?

Augmentation du SNMG en Algérie : pourquoi l’UGTA avance à pas comptés ?

Ils sont des milliers à faire tourner les rouages de la machine publique. Agents des collectivités locales, employés des universités, techniciens de l’État… Eux, ce sont les travailleurs révélant du « corps communs », une catégorie souvent oubliée des grandes réformes salariales. Mais cette fois, un vent de changement pourrait enfin souffler sur leur statut, avec la revalorisation du SNMG, et l’initiative de l’UGTA.

En effet, alors que la question de l’augmentation du salaire minimum garanti (SNMG) est envisagée, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a décidé de mener une étude approfondie pour examiner les impacts financiers d’une éventuelle révision de ce seuil. Parallèlement, une commission syndicale vient d’être mise en place pour se pencher sur le cas des employés. Une double initiative qui montre la prudence de l’UGTA dans ses démarches pour concilier revendications sociales et réalités économiques.

Salaire minimum à la loupe : l’UGTA prend le temps de préparer une étude d’impact avant toute décision

L’UGTA, par la voix de son secrétaire général Omar Takdjout, a annoncé la mise en œuvre d’une étude détaillée sur le salaire minimum garanti (SNMG). L’objectif  est de déterminer les possibilités d’une revalorisation sans déséquilibrer les finances publiques ni mettre en péril la viabilité des entreprises. Cette étude, selon Takdjout, prendra en compte plusieurs paramètres. À savoir :

  • L’impact budgétaire sur la trésorerie de l’État et les équilibres macroéconomiques ;
  • Les implications pour les entreprises, notamment celles du secteur privé ;
  • Le pouvoir d’achat des travailleurs, face à une inflation persistante ;

L’initiative trouve son origine dans une requête formulée à l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, en mai dernier. Selon le responsable syndical, le président de la République a fait preuve d’une écoute attentive, et s’est montré réceptif à l’idée d’une révision du SNMG.

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Ace propos, Takdjout a précisé : « Le chef de l’État est conscient des réalités du monde du travail, et son ouverture sur le sujet se traduit déjà par des ajustements en cours. Notamment sur la question de la maternité».

Les employés des corps communs enfin pris en considération ?

Au-delà du SNMG, un autre chantier majeur s’ouvre. La situation des travailleurs des « corps communs ». Une catégorie souvent marginalisée dans les discussions salariales. Ces employés, relevant de secteurs variés comme l’administration locale, l’enseignement supérieur ou encore la formation professionnelle, font l’objet d’une étude menée par une commission regroupant plusieurs syndicats.

L’objectif de cette commission sera de proposer des solutions concrètes pour améliorer la situation de ces travailleurs. Qui ne bénéficient pas des mêmes régimes spécifiques que ceux de la santé ou de l’éducation nationale.  Déjà régis par des statuts particuliers.

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Cette initiative peut également s’inscrire dans une logique d’équité salariale. Alors que plusieurs secteurs bénéficient déjà de réformes de leurs grilles indiciaires.

En définitive, si la perspective d’une hausse du SNMG se précise, son application dépendra du rapport final de l’UGTA et de la décision des autorités. Une augmentation, même partielle, permettrait d’améliorer le niveau de vie des travailleurs les moins bien rémunérés. En particulier ceux des corps communs.

Toutefois, le défi reste de concilier cette éventuelle revalorisation avec les impératifs économiques du pays. Une équation délicate que syndicats et gouvernement devront résoudre avec précaution. C’est donc la raison pour laquelle l’UGTA ne saute toujours pas le pas, selon le discours de son secrétaire général !

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