Toute l’Algérie aura les yeux braqués sur le Peter Mokaba Stadium de Polokwane, qui verra l’entrée en lice des Fennecs.
Le match à ne pas perdre. «L’heure de vérité» a sonné pour la sélection nationale. Après 24 ans de traversée du désert, on devrait savoir, cet après-midi, si les protégés de Rabah Saâdane sont capables de réinscrire et de prendre leur revanche sur l’histoire. Le match d’entrée d’une compétition aussi relevée que la Coupe du Monde se révèle souvent être déterminant. Quel que soit le résultat de ce premier match, il conditionne le moral des joueurs et la pression exercée sur l’effectif.
Ainsi, la rencontre face à la Slovénie, sûrement l’adversaire le moins difficile (sur le papier) du groupe des Verts, nous donnera vite une certaine idée de l’effectif de Rabah Saâdane. Aussi, les coéquipiers de Rafik Djebbour doivent, dès l’entame de la compétition, affirmer leurs ambitions et engranger une précieuse victoire qui peut conditionner la suite du tournoi.
Qualifiés in extremis pour le Mondial grâce au but de Antar Yahia inscrit à Oum Dourmane en match de barrage face à l’Egypte, les coéquipiers du néo-capitaine sont conscients que leur qualification est méritée. Placée dans un groupe difficile au sein duquel l’Angleterre et les Etats-Unis semblent favoris, l’Algérie affronte la Slovénie dans le cadre d’un match déjà décisif où le perdant compromettrait ses chances de qualification.
Sortant d’une phase de préparation loin d’être rassurante et victimes d’une cascade de blessures, les camarades de Bougherra auront à coeur de combler leurs lacunes techniques par «l’état d’esprit et la rage de bien faire» comme le soulignait Antar Yahia. Cependant, en face, il aura une solide équipe slovène qui a privé la Russie du Mondial sud-africain. Aussi, il faudrait bien négocier cette entrée en matière avec plus de rigueur pour éviter le laborieux départ des Fennecs en Coupe d’Afrique des Nations, lorsque les protégés de Rabah Saâdane furent humiliés par le Malawi (0-3).
En cas de revers, en effet, les points perdus seront difficilement accessibles face à l’Angleterre, grande favorite de cette poule C. Et les Etats-Unis ne seront certainement pas plus conciliants que leurs homologues britanniques, eux qui s’étaient hissés en finale de la Coupe des Confédérations l’an dernier après avoir brisé l’invincibilité des champions d’Europe espagnols (2-0).
De ce fait, il faudra réussir un démarrage en trombe en dépit d’une préparation loin d’être satisfaisante sur le plan technique.
Depuis la dernière CAN d’Angola, et le cuisant revers subi face à l’Egypte, la difficulté semble être devenue le compagnon d’infortune des Verts. Il y a bien eu une lueur d’espoir suscitée par la victoire contre les Emirats arabes unis. «Il ne faut pas juger l’Algérie sur sa prestation de ce soir car, en Coupe du Monde, ce sera une autre paire de manches et chaque équipe aura sa chance», soulignait Giovanni Trapattoni, le sélectionneur de l’Irlande. On ne peut pas entièrement lui donner tort.
Même dans la tempête, il semble se dégager de la sélection nationale une certaine sérénité et la conviction que tout est possible. Y compris de déjouer les pronostics des bookmakers. «Nous pouvons rivaliser avec les meilleurs. Il est vrai que certains ne donnent pas cher de nos chances et, croyez-moi, cela est pour nous une grande motivation et n’altérera en rien notre grande volonté de nous battre dans cette compétition.
Nous n’avons à nourrir aucun complexe et cela devant n’importe quel adversaire. Nous jouerons sur nos forces toutes nos chances et, croyez-moi, elles existent réellement» affirme Rafik Djebbour, qui a pris part hier à la séance d’entraînement programmée sur la pelouse du Peter Mokaba Staduim de Polokwane, au même titre que Antar Yahia. Concernant la rencontre face à la Slovénie, le sélectionneur national ne devrait pas trop changer l’effectif.
C’est ainsi qu’il renouvellera sa confiance à Chaouichi dans les bois et à Belhadj, Halliche, Antar Yahia et Bougherra en défense.
Tandis que la récupération sera confiée au duo Lacen-Yebda alors que Karim Ziani se chargera d’animer le compartiment offensif composé de Kadir, Matmour et Djebbour. Aussi, ce premier match contre la Slovénie devrait donner le ton.
Antar Yahia: «Je me sens d’attaque»
«C’est vrai que j’ai eu un choc avec le gardien Mbolhi, mais il y a eu plus de peur que de mal. Je suis apte à prendre ma place face à la Slovénie. Quant à la pression, avec le temps on a pris habitude. On sait la gérer maintenant. Elle a toujours été quelque chose de positif pour nous. Le groupe est dans le même état d’esprit de Oum Dourman. On s’est beaucoup battus pour être parmi les 32 meilleures équipes du monde, aussi on fera l’impossible pour rééditer l’exploit. En parlant du terrain, en gazon artificiel, je crois qu’avec le temps les joueurs ont pris leurs repères.»
Madjid Bougherra: «Tout pour satisfaire les Algériens»
«Le groupe se sent bien, il a le moral même si on commence à sentir la pression. Mais c’est un rêve qui se réalise. Le match d’aujourd’hui sera certainement difficile pour les deux équipes qui ont à coeur de bien entamer le tournoi. Contrairement à ce qui se dit, on n’a pas à avoir peur de ce match. On doit, et on le fera, réussir quelque chose de grand même si la Slovénie pratique un bon football. Nous sommes des Algériens à 100% même si beaucoup d’entre nous sont nés en France. On joue pour l’Algérie et on défend les couleurs de l’Algérie. On fera de sorte à faire plaisir à tous les Algériens de par le monde.»
Karim Matmour: «On a une idée sur l’adversaire»
«La pression est positive pour nous les joueurs. Le groupe est motivé pour faire un bon résultat sur le terrain. Et puis même si on ne fait pas de bons résultats, on partira sans regret car on a tout fait pour être parmi les meilleurs. On connaît l’équipe slovène pour avoir visionné plusieurs vidéos.»
L’envoyé spécial en Afrique du sud Smail ROUHA
