L’Espagne, dont le statut de favori du Mondial-2010 a été écorné par la défaite (0-1) face à la Suisse mercredi, disputera ce soir, en deuxième match du groupe H face au Honduras , un duel de vaincus s’apparentant déjà à une finale.
Au stade Ellis Park de Johannesburg, Iker Casillas et ses équipiers n’ont d’autre choix que de s’imposer, si possible le plus largement possible, face à des Honduriens considérés comme les petits poucets de la poule, et eux aussi au pied du mur après leur échec initial face au Chili (0-1).
«Nous sommes détendus. Nous avons connu des moments difficiles (face à la Suisse), mais maintenant je sais que ça va aller», assure Fernando Torres. La confiance affichée par l’attaquant de Liverpool ne masque cependant pas une réelle appréhension au sein de la Roja.
«Il faut aborder le match contre le Honduras comme une finale, tenter de remporter les trois points et faire de même ensuite contre le Chili, souligne le défensur central Gerard Piqué. Il nous reste deux finales et nous devons les aborder comme telles.»
Malgré les critiques sur l’animation du jeu, exprimées notamment par l’ancien sélectionneur Luis Aragones qui avait amené l’Espagne au titre européen en 2008, les Espagnols n’entendent pas changer de style face à l’équipe dirigée par Reinaldo Rueda.
«Nous n’allons pas commencer à balancer des longs ballons ou à jouer défensivement avec la peur au ventre», note Torres qui assure que «si l’Espagne meurt, nous mourrons avec nos idées».
Les mêmes idées oui, mais avec plus de conviction doit sans doute espérer le sélectionneur Vicente Del Bosque.
Ce dernier doit s’attendre à un Honduras misant comme la Suisse sur la contre-attaque. «Ils sont forts physiquement, avec des joueurs solides derrière qui vont nous compliquer la tâche», remarque Piqué.»
Le Honduras va jouer très bas et tenter de nous surprendre grâce à la puissance et à la vitesse de ses attaquants», prévient le milieu de terrain Xabi Alonso. Les champions d’Europe, qui se présentaient en Afrique du Sud forts de 12 succès consécutifs et d’un bilan de 44 victoires et une seule défaite lors de leurs 48 derniers matches depuis trois ans, en sont donc réduits à faire preuve d’humilité s’ils veulent passer le premier tour.
Et s’ils parvenaient à se remettre de leur départ raté et à atteindre la finale le 11 juillet à Johannesburg, les Espagnols auraient à vaincre une statistique tenace: jamais une équipe ayant perdu son premier match n’a remporté la Coupe du monde. «Personne dans nos rangs n’a jamais dit que nous étions les favoris du tournoi. Pensons d’abord à passer le premier tour», martèle depuis la défaite suisse un Del Bosque qui ne s’attendait sans doute pas à être mis sous pression dès le deuxième match.