AUTOMOBILE : Le véhicule neuf plus cher en 2019

AUTOMOBILE : Le véhicule neuf plus cher en 2019

Les citadines et les citadines polyvalentes devront enregistrer des hausses de 100 000 à 120 000 DA, alors que les tricorps et les berlines afficheront des majorations allant de 150 000 à 200 000 DA.

Les prix des véhicules neufs connaîtront, dès le mois de janvier 2019, une hausse allant de 100 000 à 300 000 DA. Selon des sources concordantes, les avantages clients qu’accordent actuellement les constructeurs automobiles disparaîtront des catalogues, au grand dam des acheteurs qui attendaient une baisse des prix, voire une stabilité, sur certains segments, comme le véhicule utilitaire. Les quelques avantages et baisses enregistrés depuis le mois de mars dernier à la suite de la publication des prix sortie d’usine par le ministère de l’Industrie et des Mines seront reconduits par les constructeurs qui, au demeurant, prennent des marges élevées sur un marché qui reprend son souffle après une crise qui a duré deux années après la suppression des licences d’importation et l’obligation faite aux concessionnaires d’investir dans une activité industrielle ou semi-industrielle. Ainsi, les citadines et les citadines polyvalentes devront enregistrer des hausse de 100 000 à 120 000 DA, alors que les tricorps et les berlines afficheront des majorations allant de 150 000 à 200 000 DA. Quant aux SUV, les 4X4 et les véhicules haut de gamme, ils seront encore plus chers et devront afficher des hausses allant jusqu’à

300 000 DA. Ces hausses sont dictées par plusieurs facteurs. À commencer par l’absence des sous-traitants et des équipementiers, mais aussi le faible niveau enregistré sur le taux d’intégration. En ce sens, les déclarations du ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) jeudi dernier, sont des signaux avant-coureurs de ces augmentations. En ce sens, le ministre a reconnu que la stabilité et la baisse des prix sont assujetties aux taux d’intégration progressifs de la sous-traitance, à travers l’industrialisation locale de composants de qualité aptes à être intégrés par les constructeurs. Il dira que le principal objectif, à travers l’appui des projets automobiles n’est pas le montage, “mais asseoir plutôt une véritable industrie automobile. Et cela prendra entre 20 et 30 ans”. Autrement dit, même avec les opérations de contrôle des usines pour s’assurer du respect de tous les engagements, dont les clauses relatives aux prix, il serait difficile d’admettre que les constructeurs vont jouer la transparence sur les prix des véhicules montés en Algérie. Se voulant rassurant, M. Yousfi a indiqué que le gouvernement va veiller à ce que les prix soient raisonnables, et ce, en collaboration avec d’autres secteurs directement concernés, comme les ministères du Commerce et des Finances, qui prononceront des sanctions contre les réfractaires. Et si la hausse du taux d’intégration et des niveaux de production est les deux leviers qui pourraient entraîner une baisse des prix, il n’en demeure pas moins que la cherté des prix actuels était due aux coûts de l’investissement et aux faibles capacités de production des usines par rapport à la demande, a avoué encore le ministre.

FARID BELGACEM