L’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), instance chargée de superviser le processus électoral, a affirmé, hier, par le biais de son vice-président Abdelhafid Milat, que l’opération de la récolte des signatures des candidats retenus pour les présidentielles du 12 décembre « s’est déroulée dans d’excellentes conditions ».
A l’approche du prochain scrutin, qui ne fait pas l’unanimité, et dans un climat d’appréhensions quant à sa régularité, exprimées aussi bien par la classe politique que par la société civile, les autorités publiques multiplient les déclarations garantissant cette régularité. En effet, après Mohamed Charfi, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, c’est au tour de son vice-président Abdelhafid Milat de soutenir, hier, lors de son passage au forum d’El Moudjahid, que « l’Anie a pris toutes les mesures nécessaires pour que l’élection présidentielle se déroule dans les meilleures conditions possibles, afin de surmonter sereinement la conjoncture que vit le pays ». D’ailleurs, selon lui, en un peu plus d’un mois, « l’Autorité a pu mettre sur pied un arsenal juridique et matériel pour le bon déroulement du scrutin et son contrôle pour garantir le respect du choix du citoyen qu’il convient de protéger avec des moyens logistiques innovants ».
Revenant sur le dépôt des candidatures, il affirmera que « les signatures exigées ont été vérifiées minutieusement par notre Autorité, nécessitant le concours de dizaines de juristes, d’experts, de techniciens et de cadres, qui ont été mobilisés durant une semaine, cumulant ainsi 220 000 heures de travail ».
Rejet des accusations de fraude
D’autre part, il a écarté tous « les soupçons de falsification dans l’opération de signatures des formulaires de parrainage des candidatures », minimisant l’affaire de Souk Ahras, où il a soutenu que l’implication de fonctionnaires dans le trafic des formulaires est « entre les mains de la justice ». Et de préciser que ce sont « des citoyens qui, par téléphone, ont alerté sur ces cas de fraude », ajoutant que l’Instance qu’il dirige a accompli sa mission comme il se doit dans cette affaire. Il a, ensuite, expliqué toutes les étapes des études de dossiers, de la « vérification sommaire à l’arrivée des postulants jusqu’à la validation », en passant par «la vérification des formulaires de souscription des signatures individuelles page par page, et la vérification des signatures une par une ».
Une charte d’éthique pour une campagne « propre »
A propos de la campagne électorale prévue le 17 novembre, M. Milat a fait état de l’élaboration d’une « charte d’éthique » avant son lancement, soulignant que « tous les axes de ce projet seront divulgués lors de la signature de cette charte ». Ainsi, cette deuxième étape du processus électoral sera régie par une charte d’éthique des pratiques électorales. Selon lui, la nouveauté a été instaurée par l’Autorité nationale indépendante des élections pour établir les règles d’un jeu politique « sain».
Abdelhafid Milat a indiqué que « le document regroupera les engagements que tout candidat doit prendre vis-à-vis des électeurs et de ses pairs dans un processus collaboratif visant à instaurer une dynamique électorale positive», précisant que « cette démarche inédite exige du candidat de s’en tenir à des « règles de déontologie, base d’une campagne électorale propre et sans attaques ou injures ». Il s’agit notamment de ne pas porter atteinte aux symboles de l’Etat, d’éviter l’insulte et d’adopter des slogans qui n’incitent pas à la violence. «Le candidat a le droit de défendre son programme, sans s’attaquer à ses concurrents », a-t-il souligné, précisant que « toute transgression de la charte d’éthique sera sanctionnée légalement». En conclusion, il expliquera que « cette initiative vise à réguler la campagne électorale, même en recourant à des dispositions légales. Nous voulons dépasser l’étape des conflits ayant entaché par le passé le processus électoral ».
Fayçal Djoudi