Autosurveillance de glycémie des patients atteints de diabète: Ce que l’OMS recommande

Autosurveillance de glycémie des patients atteints de diabète: Ce que l’OMS recommande

La Caisse nationale de Sécurité sociale a déclaré qu’elle dépense plus de dix milliards de dinars annuellement dans le remboursement des bandelettes d’autosurveillance glycémique. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a soulevé un tollé de commentaires en parlant de gaspillage. Quelles sont les recommandations de l’OMS en matière d’autosurveillance de glycémie pour les patients atteints de diabète ?

Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – L’Algérie compte 2 millions de patients atteints de diabète. C’est du moins le nombre des patients connus et traités.

Les patients atteints du diabète de type 1 représentent environ 10% de cette population. 1,8 million sont des patients atteints du diabète de type 2. Sur les 2 millions de patients, 35%, soit 700 000 sont traités par de l’insuline seule ou avec de l’insuline associée à des médicaments par voie orale. Et ce sont ces derniers qui ont souvent recours à l’utilisation des bandelettes d’autosurveillance de glycémie, à raison d’une à deux bandelettes par jour. Ils ont ainsi besoin de 3 boîtes de bandelettes par trimestre sachant qu’une boîte contient 50 bandelettes.

La Sécurité sociale rembourse la totalité des besoins en bandelettes pour les patients atteints du diabète de type 1. Puisque pour ces derniers, l’OMS recommande un nombre de 5 à 7 bandelettes par jour. Ces patients doivent mesurer leur glycémie donc entre 5 à 7 fois par jour.

Selon les indications de l’Organisation mondiale de la santé, l’autosurveillance glycémique doit être réservée à certains diabétiques de type 2, dans certaines situations telles que chez les patients insulinotraités, patients chez qui une insulinothérapie est envisagée à court ou moyen terme, patients traités par insulinosécréteurs (sulfamides ou glinides, seuls ou associés à d’autres médicaments antidiabétiques), lorsque des hypoglycémies sont soupçonnées et chez les patients dont l’objectif thérapeutique n’est pas atteint, notamment en raison d’une maladie ou d’un traitement intercurrent.

Ainsi, pour les patients atteints du diabète de type 2 sous insuline seule ou associée à des comprimés, leurs besoins sont estimés à 1 à 2 bandelettes par jour. Depuis 2015, la Cnas a décidé de ne pas prendre en charge le remboursement de plus d’une boîte de bandelettes par trimestre pour limiter les gaspillages. Toujours selon les indications de l’OMS, les patients atteints de diabète de type 2 avec une insulinothérapie en cours qui comprend plus d’une injection d’insuline par jour ont besoin de 2 à 4 bandelettes par jour.

Chez les patients de type 2, chez qui une insulinothérapie est prévue à court ou moyen terme, leur besoin sont de 2 à 4 par jour. Les patients de type 2 dont le traitement n’atteint pas l’objectif glycémique, leurs besoins sont de 2 par semaine à 2 par jour au maximum comme outil d’éducation du patient, pour démontrer l’effet de l’activité physique, de l’alimentation et du traitement médicamenteux.

Enfin chez les patients traités par les médicaments dits «insulinosécréteurs» comprimés qui sont susceptibles de provoquer des hypoglycémies seuls ou associés à d’autres médicaments du diabète de type 2, leurs besoins sont de 2 par semaine à 2 par jour au maximum, une autosurveillance glycémique à réaliser au moins deux jours par semaine, à des moments différents de la journée, pour affirmer une hypoglycémie et adapter si besoin la posologie des médicaments.

Les spécialistes de la santé, eux, recommandent la promotion de l’éducation thérapeutique du patient diabétique par les autorités sanitaires ainsi que sa généralisation. Selon eux, c’est l’outil qui permettra aux patients de mieux gérer leur traitement, mieux prévenir les complications et l’utilisation rationnelle des bandelettes.

S. A.