Avec 82 hôtels en chantier: Le tourisme réussira-t-il à Alger?

Avec 82 hôtels en chantier: Le tourisme réussira-t-il à Alger?

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Avec 60 000 postes de travail que créera le secteur à courte échéance, le tourisme se place comme l’un des plus importants pourvoyeurs d’emplois dans la capitale.

En pleine opération de lifting depuis quelques années, la capitale s’offre également de nouvelles infrastructures touristiques aux standards internationaux. Sur les 82 projets actuellement en chantier, deux sortent du lot. Le premier, propriété d’un groupe émirati, sis à Bab Ezzouar, à proximité du centre commercial, constituera à n’en pas douter l’une des attractions touristiques d’Alger. De par son standing (cinq étoiles), l’établissement désigné pour la gestion (Mariott) et les chiffres impressionnants qu’il affiche en termes du nombre de chambres, suites et autres appartements-hôtels, ce projet dont l’ouverture partielle est attendue pour la fin de l’année en cours, est une véritable bouffée d’oxygène pour plusieurs raisons.

En effet, en plus de porter l’offre en nuitées à un niveau appréciable avec les 491 chambres, 185 suites, 174 appartements-hôtel, cet immense complexe créera plus de 7 000 emplois. Un apport conséquent donc, dans la résorption du chômage à Alger. L’autre projet, balnéaire celui-ci, puisque érigé à Sidi Fredj, qui entrera bientôt en activité, est en phase de finition. Son apport en matière d’offre touristique est indéniables et en matière de postes de travail, il est considéré comme l’un des plus importants pourvoyeurs d’emplois. Les deux projets cumulent une création de pas moins de 18 000 postes d’emplois. Et ce n’est pas là une perspective lointaine, mais dans le courant de l’année 2019. Ces deux mégaprojets qui, faut-il le souligner, ont pris du retard pour leur réalisation, contribueront fortement à renforcer le parc hôtelier local de 14.000 lits et susciteront de manière directe pas moins de 60 000 nouveaux emplois. Ces chiffres impressionnants sont sortis de la bouche du ministre du Tourisme, histoire d’accompagner l’inauguration, au cours des derniers mois, de trois nouveaux hôtels trois étoiles qui ont contribué à la création de 2 000 emplois.

C’est pour dire que le coup de starter à cette grande opération de recrutement dans le secteur du tourisme a bel et bien été donné. Pour Abdelkader Benmessaoud, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat ces inaugurations participent «de la dynamique croissante et durable que connaît le secteur».

Promis à un avenir radieux de par son classement comme l’une des priorités nationales, le tourisme n’est visiblement pas la cinquième roue de la charrette. C’est même l’un des plus importants pourvoyeurs d’emplois, dans la capitale en tout cas. On ne voit pas d’autres secteurs d’activité susceptible de créer 60 000 emplois à courte échéance. Même si l’environnement ne donne pas l’impression de suivre la «dynamique», il semble que le plan du gouvernement connaisse un grand succès auprès des opérateurs étrangers et nationaux. Car, il faut dire que la majorité des emplois sera le fait de petites structures réalisées sur des fonds algériens. Sur les 82 projets en voie de réalisation, une bonne majorité est à capitaux nationaux.

La volonté de l’Etat transparaît également dans la réhabilitation du parc public. Le gouvernement entend rester propriétaire de ces infrastructures. Toute privatisation est exclue, souligne le ministre arguant que «ces hôtels qui font actuellement l’objet d’une opération de réhabilitation, de modernisation de grande envergure sont un bien de la collectivité nationale et sont, de ce fait, incessibles». Pour ne pas renouveler les erreurs du passé, Benmessaoud préconise «une relation de partenariat avec les grandes entreprises de gestion pour l’amélioration de la prestation au profit des clients». Ce ne sont pas les grandes enseignes internationales qui manquent…