Avec Rooms, Facebook fait de la place à l’anonymat

Avec Rooms, Facebook fait de la place à l’anonymat

S’inspirant des forums, Rooms permet aux internautes de créer des fils discussions gérés par un modérateur et sur lequels on peut échanger sans divulguer son identité.

La rumeur enflait ces derniers jours. Facebook a lancé jeudi sa première application de discussions anonymes. Intitulée Rooms, elle permet une chose impossible jusqu’alors sur le réseau social de Mark Zuckerberg: apparaitre sous un pseudonyme. «Une chose que notre équipe aime au sujet d’Internet est son potentiel à nous laisser être qui on veut. Où vous vivez, ce à quoi vous ressemblez ou quel âge vous avez n’a pas d’importance. Tout cela peut être libérateur», déclare Josh Miller, le responsable produit, sur le blog de Rooms.

L’idée de Rooms est de permettre à des inconnus qui partagent un centre d’intérêt commun de se retrouver dans un groupe de discussions pour partager photos, vidéos et notes sans divulguer sa véritable identité. En pratique, l’application nécessite tout de même une adresse mail pour créer un compte, mais elle reste totalement indépendante de Facebook. L’utilisateur qui crée une discussion pourra personnaliser son apparence avec des couleurs ou des emojis et enfin partager son QR Code, unique moyen pour les autres internautes de la rejoindre.

Le créateur d’un chat pourra aussi attribuer des pouvoirs à ses membres pour en faire des modérateurs, de la même façon que sur les forums. Rooms permet enfin d’utiliser, si on le souhaite, un pseudonyme par groupe de chat. Pour l’instant réservée aux Américains et aux Britanniques, l’application devrait probablement débarquer un jour en France.

Après avoir insisté sur l’importance des véritables identités sur le web durant des années, Facebook reconnait à demi-mot avec Rooms que l’on peut parfois vouloir utiliser un pseudonyme. Voilà qui marque peut-être un tournant dans la stratégie du premier réseau social au monde. La nouvelle application de discussions intègre donc la famille de programmes mobiles développés par le réseau social, aux côtés de l’agrégateur de contenus Paper ou encore de Hyperlapse, qui permet de faire des vidéos accélérées. Ces applications ne connaissent pas toutes le succès, à l’image de Slingshot, un service calqué sur Snapchat. Reste à savoir si c’est le sort qui attend Rooms.