Avec six nouveaux membres, il entame son premier tour de table aujourd’hui : Le panel entre dans le vif du sujet

Avec six nouveaux membres, il entame son premier tour de table aujourd’hui : Le panel entre dans le vif du sujet

L’Instance de médiation et de dialogue entre aujourd’hui dans le vif du sujet après une fin de semaine tumultueuse au cours de laquelle elle a perdu deux de ses membres et a failli, également, perdre son coordonnateur, Karim Younès. Il s’agira, pour ses membres, dans un contexte politique perclus d’élaborer un plan d’action selon un calendrier qui sera dévoilé dans les prochains jours.

Plus précisément, l’instance nationale de médiation et de dialogue, dirigée par l’ancien président de l’APN et qui a vu l’arrivée d’autres membres, compte, selon la mission qu’elle s’est donnée, «prendre attache, discuter et dialoguer avec les partis politiques et les personnalités nationales, ainsi qu’avec des membres de la société civile, des représentants du Hirak et des jeunes de toutes les régions du pays, afin de dégager une conception minutieuse pour sortir le pays de la crise» qui perdure depuis le 22 février dernier.
«Il est temps de s’asseoir à la table du dialogue et des négociations», a déclaré hier le membre du panel Bouzid Lazhari, avant de souligner que «l’objectif principal du panel est de rassembler l’ensemble des propositions pour sortir avec une feuille de route en vue de l’organisation de l’élection présidentielle».
Il explique l’urgence d’aboutir à une sortie de crise en mettant en garde que «la situation du pays ne peut supporter plus», d’où «l’impératif de s’asseoir tous autour de la table des négociations», a-t-il insisté lors de son intervention sur les ondes de la radio nationale.
Sur un autre registre, Karim Younès a souligné, encore une fois, que la mission de mener le dialogue par l’instance créée à cet effet est maintenue. Il s’est également exprimé sur les informations ayant circulé ce week-end faisant état de l’abandon par l’instance de dialogue des mesures d’apaisement auxquelles elle avait, pourtant, appelé dès son installation jeudi dernier par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah.
Pour le coordonnateur du panel, elles sont toujours d’actualité et il n’est pas question d’y renoncer, cela d’autant qu’elles sont les garanties d’un climat favorisant un dialogue serein pour une sortie de crise. Dans ce contexte, il souligne qu’il ne peut y avoir de dialogue serein sans mesures d’apaisement et rappelle que le chef de l’Etat s’était engagé à les satisfaire et que le panel était toujours dans l’attente de leur concrétisation. Un sujet qui a fait polémique et qui a failli remettre à zéro les compteurs du panel après le discours du chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, dans lequel qui avait assimilé les «préalables» à du «diktat».

De nouveaux membres rejoignent le panel
Karim Younès a, par ailleurs, fait savoir que de nouveaux membres sont venus rejoindre le panel. Il s’agit du docteur Bekkat Berkani Mohamed, président du conseil national de l’ordre des médecins, et de Merkiche Yassine, coordinateur du Forum des élites pour le mouvement populaire et coordonnateur de l’observatoire national de la société civile.
Ainsi, l’instance qui a perdu deux de ses membres, à savoir Smaïl Lalmas et Azzedine Benaïssa, après les «fortes pressions» qu’ils ont déclaré avoir subies, s’est vu renforcer ce week-end par l’arrivée de six autres. Ces dernières ont répondu donc favorablement à l’invitation via la liste diffusée par le panel à l’issue de sa première réunion, dimanche dernier, dans laquelle il avait lancé un appel à rejoindre l’instance de dialogue à des personnes de divers horizons. Il s’agit d’Abderrezak Guessoum, de Fatma-Zohra Benbraham, de Hadda Hazem et d’Amar Belhimer. Ces personnes ont confirmé au panel leur adhésion. «Il y a d’autres personnes qui pourraient rejoindre le panel, mais leurs noms ne seront dévoilés qu’une fois qu’ils auront confirmé leur adhésion», nous a-t-on expliqué. A propos des nouveaux venus, il y a lieu de noter que Merkiche Yassine active dans le mouvement associatif depuis plusieurs années. La semaine dernière, à l’occasion de la mise en place de l’observatoire national de la société civile dont il est le coordonnateur, il s’était déjà déclaré pour «un dialogue national, consensuel, sans exclusion et sans marginalisation», estimant que, par ailleurs, que «la multiplication des initiatives pour le dialogue est une bonne chose».
Le panel débute donc la semaine en essayant de rattraper le temps perdu après la polémique de la fin de la semaine dernière et, selon toute vraisemblance, compte saisir cette deuxième chance pour mener à terme la mission pour laquelle il a été créé.