Fabricant du pneumatique, Michelin-Algérie a réalisé un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros durant l’année 2009.
C’est ce qu’a révélé Igor Zyemit, directeur général de la filiale algérienne de l’empire français du pneumatique. S’exprimant hier lors d’un point de presse animé au siège de l’unité de production de Bachedjerrah (banlieue d’Alger), M. Igor table sur une progression du chiffre d’affaires de l’ordre de 10 à 12% pour l’année en cours. L’entreprise à l’effigie du bibendum a annoncé, à l’occasion, la production de son millionième pneu en Algérie, depuis sa réouverture en 2002.
« Nous sommes très fiers de contribuer au développement de la production nationale. Nos pneumatiques fabriqués en Algérie respectent tous les standards de qualité de Michelin », s’est félicité M. Igor. Après « une mise en veille » de l’usine en 1993, l’entreprise a rebondi en 2002 en investissant plus de 40 millions d’euros pour la modernisation de l’outil de production.
La société est devenue vite leader dans la production de pneumatiques de la marque Michelin pour les poids lourds. Elle commercialise également des pneus pour tout type de véhicules, pour avions, automobiles…, en passant par les deux-roues, le matériel agricole et le génie civil. La capacité annuelle de production de pneus poids lourds se situe entre 200 000 et 220 000 unités, selon les explications de M. Igor. Ce fabricant de pneumatiques a exporté, en 2009, entre 10 et 15 millions d’euros, à destination de la zone Afrique-Moyen-Orient (Tunisie, Nigeria, Libye et Arabie Saoudite.) En 2008, Michelin-Algérie a exporté l’équivalent de 40% de sa production vers la même région du monde.
Pour les pneus de type poids lourd, Michelin-Algérie dispose de 22 à 25% de parts de marché, alors qu’il détenait 10 à 15% de parts pour les pneus destinés aux voitures touristiques. « Il existe une grosse concurrence asiatique. D’importantes quantités de pneus sont importées », a fait savoir Jean Christophe Maizaud, directeur commercial. Secouée par la crise financière, la société était obligée, fin décembre 2009, d’observer un arrêt momentané de son activité industrielle. Le fabricant local de Michelin importe, par ailleurs, sa matière première essentiellement des pays de l’Union européenne. Interrogé sur l’institution du crédit documentaire comme unique moyen de paiement des opérations du commerce extérieur, M. Igor a estimé que son entreprise s’est adaptée à la situation.
« Michelin-Algérie respecte les lois algériennes. Nous nous sommes mis en adéquation avec cette exigence. Nous avons déjà installé une équipe logistique en ce sens », dira-t-il. Notons que cette société, qui dispose actuellement de plus de 800 salariés, dont six expatriés, consacre annuellement un budget d’environ 50 millions de dinars, soit 66 000 heures, pour le volet formation de son personnel. D’après le directeur général, il s’agit de mettre l’accent sur le transfert du savoir-faire aux équipes algériennes. Michelin-Algérie dispose d’un réseau de distribution de plus de 200 points de vente. Une cinquantaine de points de distribution devraient être mis en place à l’horizon 2014, selon le directeur commercial.
Par Hocine Lamriben