Aviron, sid-ali boudina à ‘’Liberté’’ : “Ce que je reproche à Brahmia….”

Aviron, sid-ali boudina à ‘’Liberté’’ : “Ce que je reproche à Brahmia….”

Le rameur algérien, Sid- Ali Boudina, quart de finaliste aux derniers JO de Rio, pense qu’il est victime de la politique des responsables de sport en Algérie qui ont marginalisé sa discipline, à savoir l’aviron. Pour l’enfant de Belcourt, non seulement les moyens n’ont pas été mis à sa disposition, mais certains responsables trouvent le moyen de le critiquer après ses résultats aux JO de Rio, dans cette interview accordée en exclusivité à Liberté, il tient à apporter des éclaircissements et répondre au chef de mission de la délégation algérienne, Amar Brahmia.

Liberté : Brahmia n’a pas épargné les athlètes qui n’ont pas fait de résultats aux JO de Rio, en affirmant qu’ils sont allés au Brésil pour faire du tourisme, vous sentez-vous visé ?

Sid-Ali Boudina :Effectivement, je répondrai par l’affirmative. Je m’explique : dès notre retour des JO et après les déclarations de mon collègue Makhloufi, j’ai remarqué que j’étais cité pratiquement à chaque conférence de presse alors qu’en aucun cas je n’avais cité le COA ou Monsieur Brahmia dans mes déclarations faites à Rio. J’ai déclaré seulement que j’arrêterai ma carrière après les championnats d’Afrique d’octobre et j’avais cité les causes de mon départ en  disant tout simplement qu’on a pas une politique de haut niveau en Algérie et que la politique suivie actuellement est basée sur les championnats d’Afrique et arabe ! Après ces déclarations, Brahmia ne m’a pas épargné, alors que personne n’est venu me voir directement pour me dire ce qu’il me reprochait à vrai dire. Toutes cette polémique parce que je me suis inquiété pour mon avenir et que j’ai dit que notre politique actuelle ne permettait pas de faire du haut niveau en Algérie !

Justement, qu’est-ce-que vous reprochez au juste au chef de mission de la délégation algérienne à Rio ?

Je l’ai entendu dire dans une conférence de presse et même sur des plateaux TV que si je n’étais pas bien préparé, il ne fallait pas que j’y aille. Ça m’a vraiment blessé parce que j’ai dû faire beaucoup de sacrifices pour en arriver là. Du coup je tenais à répondre à Monsieur Brahmia en toute liberté même si cela va me coûter très cher.

Allez-y….

L’aviron est un sport très difficile et j’ai dû travailler dur pour obtenir ma qualification aux Jeux olympiques. Je remercie le ministère pour son aide même si celle-ci est arrivée un peu en retard pour moi. Concernant ma préparation olympique de cette année, j’ai dû faire face à plusieurs obstacles, malgré le fait que c’est ma meilleure année côté résultats. Comme tout le monde le sait, j’ai fini 6e à la Coupe du monde d’aviron, logiquement, ces résultats pousseront nos responsables à donner plus de considération à cette discipline et aider l’athlète pour tenter de réaliser un résultat positif à Rio, or c’est le contraire qui s’est produit :

-Primo : j’ai vu ma bourse divisée en deux puis enlevée carrément.

-Secundo : à un mois des Jeux olympiquee, je me suis retrouvé à Tipasa sans entraîneur et je n’avais même pas de chambre pour dormir. A vrai dire, je dormais dans le salon du centre de Boukerdan sur un lit à même le sol,

-Tertio : je n’ai même pas mon propre bateau j’utilise un bateau de la fédération qui date de 2003, alors que ce genre de matériel doit être renouvelé pratiquement chaque saison. Tout cela sans parler de ma situation sociale, j’ai 26 ans et notre sport n’est pas professionnel ce qui veut dire qu’on ne gagne rien du tout comme salaire ni en club ni en équipe nationale. Je suis chômeur comme la majorité de l’élite algérienne. Si par malheur demain je me blesse, je serai à la rue sans avenir. Si avec tout ça Monsieur Brahmia on peut faire du haut niveau, alors je m’excuse pour mes déclarations.

Quant est-il de votre fédération, l’avez-vous sollicitée lorsqu’ils ont supprimé votre bourse ou pour vous aider ?

J’ai posé la question à la fédération et on m’a répondu que c’était le ministère qui avait décidé d’arrêter ma bourse. Même au niveau des fédérations le travail ne se fait pas convenablement, Malheureusement.

Il n’y a pas de continuité dans le travail, chaque 4 ans, un nouveau président arrive et chaque fois faut repartir de zéro. En effet, il n’y a jamais eu un plan de développement durable suivi pour développer ce sport.

J’ai parlé avant lui de cette politique mais personne ne m’a entendu.