Avis de coach, d’athlète et de vendeur Entre abstention, méfiance, manque de culture et ignorance

Avis de coach, d’athlète et de vendeur Entre abstention, méfiance, manque de culture et ignorance

Selon les spécialistes en nutrition et diététique, les compléments alimentaires ne sont pas des potions magiques, mais plutôt un soutien nutritif qui va aider le sportif à rentabiliser ses efforts. Ces professionnels en la matière estiment que ce n’est pas juste en rajoutant une ration de boisson hyperprotéinée qu’on perd des kilos, et ce n’est pas en buvant des protéines en poudre qu’on va se transformer en l’espace d’un mois à un véritable colosse.

Pour savoir où en sont les sportif algériens avec cette histoire de compléments alimentaires, bien des divergences ont été constatées sur la question de la prise de ces produits à Boumerdès où on a effectué une virée dans les salles de sport de fitness, cardio-training et bodybuilding ainsi que chez un vendeur de compléments alimentaires.

Pour Cherif Bensalem, 43 ans, entraîneur de fitness et musculation et éducateur sportif de Kung Fu, il rejette toute utilisation de ces produits. « Vous savez, j’ai presque une trentaine d’années de pratique sportive en tant qu’athlète et entraîneur, je n’ai jamais utilisé des compléments alimentaires pour une meilleure récupération et augmenter mes performances sportives. Je suis quelqu’un qui prône les régimes nutritionnels naturels sans recourir à d’autres produits qui pourraient nuire à la santé du sportif » nous a déclaré d’emblée ce coach ayant exercé sa passion sportive en Angleterre, en France et au Maroc.

A ce propos, il nous dresse une comparaison par rapport à l’Algérie concernant cette culture de la prise des compléments alimentaires. « J’ai été coach de fitness et de bodybuilding dans des pays étrangers, notamment en France et en Angleterre. J’avoue que je n’ai pas trop remarqué l’utilisation de ces produits, du moins chez les athlètes que je drivais. Disons que c’était une minorité qui recourrait aux compléments alimentaires mais d’une manière très stricte.

Les sportifs en question connaissent l’origine et la nature des produits et ils avaient même des spécialistes qui les conseillaient comment en faire usage dans les règles de l’art. C’est là où se situe la différence entre ces pays et le nôtre. Ces produits coûtent excessivement cher et à ma connaissance il n’y a de contrôle strict d’où le risque de s’aventurer à consommer ces produits alors qu’en parallèle avec la même somme d’argent, on peut s’alimenter sainement et richement sur le plan calorifique. C’est une question de conviction et de culture », nous a expliqué Bensalem. De son côté, Ammar Bouzenoura, 28 ans et bodybuilder compétiteur, n’est pas du même avis. « J’ai dix années de pratique. Le bodybuilding est devenu une partie de ma vie. Je fais usage de compléments alimentaires pour avoir le bon apport en protéines et acides aminés et pouvoir entretenir mon corps et répondre aux exigences de la compétition. Une très bonne alimentation culinaire ne me permet pas d’être au top sur ce plan et par ricochet celui de la performance.

Je me renforce par des compléments alimentaires que j’utilise de manière très stricte. Je respecte les règles d’utilisation à la lettre » nous a affirmé Bouzenoura qui a terminé au pied du podium (4e) au championnat d’Algérie de bodybuilding de la catégorie des 80 kg, tout en révélant qu’il dépense 80.000 à 100.000 DA par mois pour se prendre en charge sur le plan diététique et nutritionnel. Ancien boxeur et ayant un commerce de compléments alimentaires, Smail exerce son activité avec abnégation et fait office également de conseiller pour sa clientèle.

« Après avoir mis un terme à ma carrière sportive, je me suis lancé dans la vente de compléments alimentaires que j’exerce légalement depuis plusieurs années. Certaines gens (sportifs) ne savent pas que la nourriture n’a pas suffisamment de calories pour répondre aux exigences de la récupération selon la charge de travail soumise à leurs corps respectifs, d’où d’ailleurs la nécessité de recourir aux compléments alimentaires (protéines, acides aminés, créatine…).

Certes, je n’ai jamais eu de contrôle, mais en mon âme et conscience, j’ai toujours vendu mes produits en conseillant l’acheteur ou le futur consommateur comment en faire usage pour lui éviter des désagréments. D’après mon expérience, beaucoup d’Algériens développent un complexe quand on évoque ce sujet. Ils pensent directement au dopage, chose qui est totalement fausse. L’utilisation de compléments alimentaires est légale. Néanmoins, son efficacité est tributaire de son usage (respect de la posologie et du mode d’emploi selon le poids) » a fait savoir notre interlocuteur.