Le président de la République a appelé hier à la finalisation du projet du statut de l’avocat. «Je ne manquerai à cette occasion, d’affirmer la nécessité de poursuivre les réalisations dans le domaine du développement des métiers qui assistent la justice et d’accélérer la promulgation de la loi régissant la profession d’avocat en tant que vecteur de l’action judiciaire et fondement du pouvoir judiciaire» a-t-il dit lors de son discours d’ouverture de l’année judiciaire. Ainsi, près d’une année après la montée au créneau du conseil de l’ordre des avocats, le texte comme étant un projet qui s’inscrit à contre-courant des principes universels de la profession d’avocat, comportera-t-il des changements en faveur de cette corporation ?
Les avocats attendent en effet que cette année judiciaire apporte du nouveau dans le sens de la sauvegarde des acquis de la profession concernant notamment leur indépendance qui «se trouve menacée» avec le projet de statut présenté par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz et qui a été largement critiqué par les avocats au début de l’année en cours.
«Il est en régression totale et nous renvoie cinquante ans en arrière. Celui proposé en 2001 par Ahmed Ouyahia, alors ministre de la Justice, était plus libéral», ont souligné plusieurs avocats lors de l’assemblée générale du conseil de l’ordre tenue au début de l’année en cours.
Il est également reproché aux initiateurs de ce projet «de vouloir garder le monopole sur la profession en voulant obtenir un pouvoir décisionnel sur plusieurs aspects liés à la profession d’avocat», comme l’ont dénoncé les avocats présents à cette AG. Le ministère s’est donc attribué le droit de regard sur les agissements des collectifs d’avocats ainsi qu’en ce qui concerne le fonctionnement des bureaux, comme ont tenu à signaler les robes noires.
Mais il faut souligner que l’opposition à laquelle a fait face le barreau d’Alger et les différentes accusations portées contre le bureau d’Alger du conseil de l’ordre des avocats ont certainement leur impact sur «le combat engagé contre le projet de Belaïz». L’élection d’un nouveau bureau après l’invalidation du conseil d’Etat des élections du bureau de Me Sellini et la guerre médiatique entre cette instance et ses opposants a relégué la question du statut et les attributions des avocats au deuxième plan.
Fatima Arab