L’opérateur historique de téléphonie Algérie Télécom (AT) a bénéficié d’un financement public de 115 milliards de dinars (1 milliard d’euros environ) à taux bonifié, a rappelé, hier le P-dg du groupe, Azouaou Mehmel, dans un entretien accordé à l’APS.
L’ouverture du capital du groupe AT n’est donc pas d’actualité. «L’ouverture du capital d’AT est une question qui n’est pas d’actualité et reste du ressort du propriétaire, à savoir l’Etat», a indiqué M. Mehmel.
Et d’expliquer : «Cette ouverture n’est pas demandée par le groupe dont la santé financière est bonne. Cela relève de la stratégie des pouvoirs publics auxquels revient la décision de l’ouverture ou non du capital. Toute ouverture du capital suppose un besoin d’argent et de financement, ce qui n’est pas le cas présentement d’AT qui a bénéficié d’un financement octroyé par l’Etat de l’ordre de 115 milliards de dinars à un taux bonifié, ce qui est extrêmement intéressant et avantageux.» Cet argent permettrait au groupe, selon M. Mehmel, des investissements massifs en vue de renforcer son réseau et d’améliorer la qualité de service, notamment la connexion Internet. M. Mehmel, qui s’est fixé une échéance pour l’année prochaine, a affirmé que «le débit de la connexion Internet en Algérie connaîtra une amélioration sensible en 2014 du fait des extensions du réseau déjà entamées».
Il s’agit d’un «plan de rattrapage énorme, selon les mots utilisés par le responsable du groupe, et ce, en matière d’infrastructures ainsi que l’organisation, la formation et la sensibilisation de la ressource humaine». L’année 2013 a été consacrée, a ajouté M. Mehmel, à l’«assainissement et au renforcement du réseau ainsi qu’à l’acquisition d’équipements adéquats». Dans ce sillage, il a annoncé qu’«AT prévoit d’engager davantage de fournisseurs d’équipements et de soustraitants pour les prestations de service, précisant que des appels d’offres ont déjà été lancés et des contrats ont été finalisés». Et de souligner : «Désormais, AT travaille suivant des contrats-programmes avec les fournisseurs à la notoriété reconnue.» Evoquant la question des créances détenues justement par des fournisseurs d’Internet, il a indiqué qu’«elles sont réparties sur trois segments, à savoir le grand public, les clients institutionnels et le secteur économique.
Celles du grand public sont actuellement assainies et celles des institutions et du secteur économiques sont en cours de traitement ». De même que «le groupe, a-t-il noté, a engagé des actions pour recouvrer des créances auprès de fournisseurs d’accès à Internet et des opérateurs spécialisés dans la terminaison d’appel», rappelant que «le litige opposant AT à l’opérateur privé des services Internet Eepad est toujours en justice.». «AT et l’Eepad dont l’activité est suspendue depuis septembre 2009, ne sont pas parvenus à un arrangement à l’amiable, la dette globale étant évaluée à 4,5 milliards de dinars, alors que la justice a tranché pour 2,4 milliards de dinars», a-t-il précisé.
La 4G sans fil en mode fixe avant la fin 2013
AT lancera d’ici à la fin 2013 la téléphonie de quatrième génération (4G) sans fil en mode fixe, a annoncé M. Mehmel. «Nous avons lancé un appel d’offres pour le déploiement d’un réseau 4G de type LTE en mode fixe. Il s’agit d’une connexion haut débit sans fil qui sera destinée, dans un premier temps, aux professionnels du fait de son coût assez élevé, et qui ne sera élargie au grand public qu’une fois l’investissement amorti», a-t-il indiqué. Et d’assurer que «la prochaine introduction de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) en Algérie ne va pas porter préjudice à AT». Il a déclaré que «cette nouvelle technologie ne détrônera pas et ne concurrencera pas l’ADSL filaire, sinon Algérie Télécom ira vers des débits beaucoup plus importants que la 3G ne pourra pas égaler ». S’agissant d’Internet justement, il a estimé qu’«il est anormal d’imposer le même tarif à un abonné n’utilisant sa connexion que pour consulter sa messagerie électronique et à celui qui est connecté à longueur de journée».
AT introduira ainsi des offres segmentées afin de fournir un service en fonction du type d’utilisation et du volume de connexion. «Si l’offre illimitée est maintenue, ce procédé permettra d’adopter une politique plus équilibrée en termes d’usage et plus juste envers les clients», a-t-il conclu.
L. H. et APS