lors des trois premiers vendredis d’août, des processions de femmes, d’hommes et d’enfants se retrouvent pour gravir le lieudit Azrou n Thor (le Rocher de l’aube) un pic du mont majestueux du Djurdjura
Chaque été et durant le mois d’août une gigantesque manifestation considérée comme étant le plus grand rendez-vous spirituel et culturel de Kabylie est organisée à tour de rôle par trois villages que sont: Zoubga, At Atsou et At Atelli dans le Arch des At Yellilten. Ainsi lors des trois premiers vendredis d’août des processions de femmes, d’hommes et d’enfants se retrouvent pour gravir le lieu dit Azrou n Thor (le Rocher de l’aube) un pic du mont majestueux du Djurdjura situé sur la ligne de crête dominant les wilayas de Bouira, Béjaïa et Tizi Ouzou à plus de 1400 mètres d’altitude. Toute la population kabyle résidente en Kabylie et partout où elle se trouve en Algérie et à l’étranger accomplit dans la communion la plus totale ce véritable pèlerinage qu’il est convenu maintenant d’appeler l’ascension kabyle.
En ce haut lieu d’union, de rencontres, de retrouvailles, d’ouverture et de découverte Azrou n Thor offre des moments immémoriaux et mémorables à toute une population dont la tradition remonte très loin dans l’histoire. Jamais aucun autre regroupement d’une telle grandeur n’a eu lieu dans la région. Ce rendez-vous est considéré comme étant l’événement le plus immense, le plus important mais surtout le plus utile et le plus instructif culturellement, spirituellement et humainement. Une recherche plus approfondie sur ses origines, sa consolidation et son développement demeurent nécessaires et indispensables à réaliser. Mais l’événement réclame aujourd’hui un réajustement global et en profondeur au plan aménagement, réorientation des espaces, conditions phytosanitaires qui laissent à désirer et l’étude d’un programme d’animations culturelles qu’il y a lieu de mettre en adéquation avec la dynamique du temps, l’évolution des mentalités et les nouveaux besoins sociologiques. L’institut d’architecture de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ne refusera pas d’entreprendre une étude appropriée selon des normes pour l’organisation du plan de masse.
Ce sera certainement un véritable exercice pratique grandeur nature pour les étudiants qu’il y a lieu seulement de consulter. Ainsi seront alors dégagées des zones bien mieux fonctionnelles et aménagées pour une utilité publique certaine comme les parkings, les campings familiaux, la refonte du théâtre de verdure, la création de circuits pédestres, l’aménagement des cuisines, la conception de huttes en toit de chaume un préau pour la restauration, les sanitaires, un centre de soins et de secours etc. Le plus urgent reste l’amélioration du circuit de l’ascension qui mène aux bâtisses très vétustes et à grands risques situées sur le pic même d’Azrou n Thur. Le programme d’animation tel qu’il se déroule actuellement recèle des insuffisances criardes.
Il n’y a qu’un geste presque automatique qui, selon les témoignages recueillis, rend monotone la sortie. En effet les visiteurs arrivent, stationnent, procèdent à l’offrande en spiritualité, se restaurent dans une ambiance qui gagnerait à être améliorée. Intervient ensuite l’escalade vers le pic montagneux à travers un accès, comme signalé plus haut, pour le moins très risqué malgré la très bonne surveillance des chargés de la sécurité. D’autre part sur tout le long du chemin ont lieu à ciel ouvert des ventes des produits alimentaires exposés aux poussières et dans des conditions d’hygiène très défavorables et très peu sûres pour la santé des visiteurs. La route caillouteuse qui mène au pic devrait quant à elle être goudronnée sinon rendu plus praticable. Un tel engouement et enthousiasme de la population kabyle gagnerait à être exploité à travers une amélioration globale du service offert et de l’animation. Cela contribuera grandement à renforcer une tradition encore unique en son genre en Kabylie et peut-être même en Algérie.