De nouvelles mesures ont été prises cette année pour permettre un bon déroulement des épreuves du baccalauréat 2009-2010 qui auront lieu à partir du 7 juin, notamment la publication de la liste des programmes des six filières du bac concernées par l’examen, afin de limiter les révisions.
Une initiative qui n’a pas lieu d’être, estime le porte-parole de la Coordination des lycées d’Algérie (CLA), Achour Idir, «puisque le programme, comme l’avance le ministère, est achevé à hauteur de 80%, c’est-à-dire presque la globalité du programme pédagogique», ajoutant que c’est une contradiction
de la part du ministère qui dresse un tableau destiné à limiter les programmes de référence du bac 2010 dans les révisions des candidats, «alors que pratiquement tout le programme est concerné, selon l’évaluation faite par la tutelle». Le ministère de l’Education a estimé, pour rappel, que «les programmes pédagogiques ont été réalisés dans 97% des établissements secondaires, dans une proportion allant de 80% à 100%».
Il maintient, pour sa part, que les programmes ne sont pas achevés, mais effectués à raison de 60% dans la majorité des établissements scolaires. «Il ne veut pas apparemment accepter l’échec de l’année scolaire 2009-2010 en termes d’achèvement du programme», estime notre interlocuteur, qui ajoute qu’on peut toujours vérifier cela via le taux de réussite obtenu.
En s’appuyant sur les moyennes obtenues au cours des premier et deuxième semestres, ainsi que le résultat du bac blanc, le taux de réussite ne dépassera pas, selon lui, les 40 à 45%. Il ajoute toutefois que le taux de réussite dépendra également de la qualité des sujets du bac qui seront élaborés par l’Office national des examens et des concours (Onec).
Limiter les dépenses de l’examen
Par ailleurs, Achour Idir a estimé que la nouvelle mesure prise par la tutelle concernant l’augmentation du nombre de candidats de 20 à 25 par classe a pour objectif de limiter les dépenses des examens de l’éducation nationale, et non pas pour encourager la triche, comme le pensent certains élèves, puisque cela dépendra essentiellement de la qualité de la surveillance.
Le SG du CLA n’écarte pas par ailleurs le recours par le ministère au «gonflement des résultats du bac» afin de ne pas se désavouer, d’autant que les correcteurs n’ont pas de prérogatives sur les délibérations des résultats. «Le ministère peut jouer sur le logiciel informatique, en donnant des orientations dans ce sens, d’une façon à modifier les résultats.»
Et d’ajouter : «C’est vrai que cela dépasse le niveau des correcteurs.»
Meziane Meriane, SG du Snapest, considère, pour sa part, que le ministère devait rassurer les candidats du bac, en précisant que les sujets porteront uniquement sur les cours dispensés. Ainsi, le but immédiat est de décrocher le bac, en focalisant sur 60% du programme et en ignorant les autres chapitres qui constituent pourtant une préparation à l’étape supérieure.
Le même interlocuteur s’étonne du fait que le ministère a avancé la date du bac, prévue initialement le 13 juin, au 7 juin en raison de la Coupe du monde. Par contre, il n’a pas avancé la date de l’évaluation du programme pédagogique effectuée par la commission ministérielle. Il estime dans ce cadre que le temps consacré à l’élaboration des sujets est très limité.
Samira A.