M. Aziza
Premiers signes de déception, au terme du deuxième jour des épreuves du baccalauréat. Certains candidats des filières techniques-mathématiques et scientifique ont été «déçus» par les sujets de mathématiques qu’ils qualifient de «difficiles voire compliqués», selon certains élèves et selon aussi le président de l’Union des parents d’élèves, Ahmed Khaled. Notre interlocuteur a affirmé que son organisation s’est rapprochée, plus précisément, d’élèves brillants et de professeurs, qui ont attesté que l’épreuve des maths était truffée de pièges, la qualifiant de complexe, notamment pour les candidats de la filière techniques-mathématiques.
«L’Union a pris acte, elle va dans ce sens, adresser un rapport au ministère de l’Education pour prendre en compte cette complexité des sujets, lors de la correction», nous dira Ahmed Khaled. Mais de l’avis de certains syndicalistes, les sujets des mathématiques étaient «abordables et classiques». Contacté par nos soins, Meziane Meriane, Coordinateur national du SNAPEST a affirmé avoir décortiqué lui-même les sujets des épreuves des maths, attestant qu’ils étaient abordables. M. Bendiakha, du Conseil des lycées d’Algérie ( CELA) a affirmé, pour sa part, que les sujets des maths, pour les scientifiques, étaient classiques. «J’ai surveillé des candidats de la filière sciences expérimentales, au lycée Descartes à Alger, j’ai décortiqué les sujets et je pense en tant qu’enseignant qu’un élève moyen peut obtenir une note supérieure à 12 ou 13 aisément», dira-t-il. Il poursuit «il y avait dans les sujets des exercices de probabilité et des suites aisément abordables à mon avis».
Le sujet de la langue arabe «hors constitution». Si un des sujets de la langue arabe proposé aux candidats du baccalauréat, filières mathématiques et sciences appliquées, au premier jour du bac, a été qualifié d’abordable, certains milieux ont sévèrement critiqué le choix du texte proposé. Arborant le fait que le texte ne reconnaît pas le pluralisme linguistique algérien, en faisant référence uniquement à la langue arabe.
Un acte fortuit ou voulu, Meziane Meriane du SNAPEST a affirmé que le texte de la langue arabe est «hors constitution». Et d’expliquer «il s’agit d’un texte d’un sujet de bac de 2009, mais les choses, aujourd’hui, ont changé, ce texte est actuellement en décalage avec la nouvelle Constitution qui reconnait les deux langues officielles, l’arabe et tamazight». Et de s’interroger «pourquoi choisir un sujet qui sacralise exclusivement la langue arabe, dans des circonstances, où il fallait éviter les sensibilités qui peuvent nourrir les polémiques et le racisme». Et d’affirmer «je ne suis pas là pour défendre le ministre en place, mais je dirai que seule la Commission chargée de l’élaboration des sujets de baccalauréat est responsable du choix des textes».
Même son de cloche chez le porte-parole de l’UNPEF qui a affirmé que «ce texte a été rédigé par Cheikh Fodhil El-Ouarthilani, une personnalité d’origine amazighe, qui dans un contexte particulier a glorifié la langue arabe pour s’insurger contre la politique coloniale française». Mais dit-il «il fallait aujourd’hui éviter les sujets qui suscitent la polémique et choisir un sujet unificateur qui réponde aux circonstances de l’heure. Et ce, en donnant la primauté à l’intérêt national de l’Algérie et non pas de répondre à certaines idéologies».