La décision de l’Office national des examens et concours (ONEC) de porter le nombre des candidats au baccalauréat 2010 de 20 à 25 par salle, sans augmenter le nombre des surveillants, a pesé hier sur la première journée des épreuves. Dans certains centres d’examen de la ville d’Oran, le personnel surveillant s’est plaint d’une «surcharge» des classes d’examen.
«Les classes de notre centre d’examen situé dans un lycée du centre-ville sont très exiguës et ne peuvent aucunement accueillir 25 tables. Les trois rangées de tables ont été tassées dans les salles. Les surveillants ont trouvé du mal à circuler entre les rangées. Dans certaines classes de ce lycée construit durant la période coloniale, nous n’avons même pas réussi à installer une table pour remplir les PV», confie, sous couvert de l’anonymat, ce surveillant.
Des syndicalistes du Snapest, contactés hier matin par téléphone, ont mis en garde contre une «menace d’une fraude massive».
Les enseignants interrogés ont estimé que la révision à la hausse du nombre des candidats était une «mesure purement financière qui peut entacher la crédibilité de cet examen jadis prestigieux». L’Office national des examens et concours avait été contraint de revoir le nombre des candidats par classe en raison de la hausse des effectifs qui a frôlé un demimillion pour ce bac 2010.
Parmi les autres nouveautés de cette session, il y a eu l’interdiction totale faite aux candidats d’introduire des téléphones portables dans les centres d’examen.
Autre spécificité de ce baccalauréat 2010 c’est que c’est la dernière session de l’ancien système. Un seul centre d’examen a été consacré à Oran pour permettre à 1.745 candidats de passer cet examen décisif. Il y a eu cependant peu d’engouement de la part des candidats de l’ancien système, comme en témoigne le taux d’absentéisme qui a frôlé les 25%. Sur les 1.745 candidats inscrits pour le bac, 428 se sont absentés le premier jour de l’épreuve, gâchant ainsi leur ultime chance pour décrocher le sésame pour accéder à l’université. Pour les candidats du nouveau système, le taux général d’absentéisme a été seulement de 1,79% soit 211 sur 11.812 candidats. La première épreuve des lettres arabes, pour les trois filières du nouveau système, a été relativement abordable.
Les candidats ont eu droit à deux sujets au choix dans chaque matière et dans chaque filière, et une demi-heure supplémentaire a été accordée aux candidats en sus du temps réglementaire de chaque épreuve. Le premier sujet portait sur un texte de l’écrivain Tawfik El Hakim, alors que le deuxième concernait une œuvre du poète de la révolution, Moufdi Zakaria. L’après-midi, les candidats ont passé l’épreuve de la langue anglaise. Le sujet semblait à la portée des candidats de «niveau moyen».
Il est à rappeler que le ministre de l’Education nationale avait affirmé que «les moyens mobilisés cette année sont hautement supérieurs à ceux de l’année dernière, et ce en termes de surveillance, d’observateurs et de matériels, et que les examens de fin d’année des trois paliers se dérouleront dans de très bonnes conditions», en ajoutant que, «concernant le taux de réussite au baccalauréat, son secteur est arrivé à multiplier ses scores en passant de 20% de réussite au bac, il y a quelques années, à 55% actuellement, nous atteindrons un taux de 70% à moyen terme».
Sofiane M.