Le ministère de la Culture vient d’annoncer, via un communiqué mis en ligne en ce lundi 21 avril 2025, la douloureuse nouvelle du décès de l’artiste algérienne et de la « mère spirituelle des Touaregs« , Badi Lalla.
L’illustre poétesse et chanteuse algérienne a été hospitalisée depuis plusieurs jours au CHU Nedir-Mohamed Boudiaf de Tizi-Ouzou.
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La musique targuie en deuil : l’artiste algérienne Badi Lalla n’est plus
La musique targuie perd l’une de ses doyennes, Badi Lalla. La douloureuse nouvelle a été confirmée par un communiqué officiel du ministère de la Culture, qui a adressé ses condoléances à la famille et aux proches de l’artiste algérienne.
Le ministère a également rendu hommage à ce grand nom de la musique targuie en soulignant en quelques mots son parcours artistique marqué notamment par la préservation du Tindi, ce genre musical féminin ancien qui fait vibrer aux sons authentiques des régions du Grand Sud algérien.
« Badi Lalla est considérée comme l’une des figures les plus marquantes de la musique touarègue, ayant combiné le tindi traditionnel et moderne, et est devenue une ambassadrice de cet art sur la scène mondiale. Elle a apporté de nombreuses contributions qui ont aidé à mettre en lumière le patrimoine touareg, et a voyagé à travers l’Europe pour participer à des spectacles avec les artistes de « Tinariwen » et des musiciens touaregs« , explique le communiqué du ministère.
Qui est Badi Lalla, la doyenne algérienne du Tindi ?
Badi Lalla, figure emblématique de la musique touareg née en 1937 à Ain Guezzam, incarne l’âme musicale du Sahara depuis plus de sept décennies. Considérée comme une pionnière du genre Tichoumaren (Blues Touareg), cette artiste de 84 ans est devenue la gardienne d’un patrimoine musical ancestral.
Virtuose du Tindi, un style musical traditionnel qu’elle maîtrise depuis l’âge de 10 ans, Badi Lalla a su moderniser ce genre en y incorporant des éléments contemporains comme la guitare électrique et la basse, tout en préservant son essence spirituelle. Son premier album, sorti en 2017, témoigne de cette fusion réussie entre tradition et modernité.
Reconnue comme la mère spirituelle des Touaregs, elle se produit aussi bien à Tamanrasset qu’à Paris, toujours vêtue du Tisseghnest traditionnel. Sa collaboration avec le groupe Tinariwen a notamment marqué les esprits lors d’une prestation mémorable dans la capitale française. Sa voix unique, à la fois suave et rocailleuse, transcende les frontières pour porter la poésie ancestrale touareg, traditionnellement réservée aux cercles nobles et aux cérémonies initiatiques.
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