L’ancien directeur général d’Air Algérie à Montréal, Abdelaziz Laouar, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur une employée en décembre 2014 a obtenu vendredi une « absolution inconditionnelle », rapportent des médias canadiens.
L’absolution inconditionnelle signifie que son affaire ne sera pas inscrite au casier judiciaire. Mais malgré cette « absolution », M.Louar sera inscrit au registre des « délinquants sexuels » note le Journal de Montréal (JDM).
Abdelaziz Laouar avait été poursuivi en justice par une employée qui l’a accusé de l’avoir embrassé de force à deux reprises, en mars 2009 et en juillet 2010.
« En mars 2009, après une sortie en tête-à-tête au restaurant, Laouar a embrassé de force son employée avant de se confondre en excuses. Seize mois plus tard, il a récidivé dans son bureau en la coinçant contre un mur et en l’embrassant sauvagement pendant que la femme de 39 ans tentait de le repousser. » rapporte le JDM.
Après avoir pris des vacances, note la Presse, la femme a été affectée à son retour à des taches de moindre responsabilité avant d’être congédiée. « Elle a pensé qu’il s’agissait d’une vengeance de M. Laouar. » La femme, d’origine algérienne et dont on ne connait que le prénom Sabine, a porté plainte en octobre 2010.
Déclaré coupable en décembre 2014, M.Louar a été licencié par son employeur Air Algérie. Marié, père de trois filles, il gagnait, précise le JDM, « 3200 $ par mois et l’entreprise payait son logement, sa voiture et la scolarisation de ses trois filles. »
Les parties étaient vendredi 11 décembre 2015 en attente du prononcé de la sentence. Le ministère public réclamait une peine avec sursis alors que les défenseurs de M.Louar réclamaient « l’absolution ».
La juge Dominique B. Joly a accordé l’absolution en relevant que « bien que les gestes soient sérieux, ils se situent au plus bas de l’échelle de gravité ». La juge a estimé que l’absolution vise à éviter une « conséquence disproportionnée » pour un homme qui « vit des économies accumulées et de la vente d’actifs ».
La plaignante dont les relations étaient tendues avec les autres employés se plaint encore aujourd’hui de vivre dans « l’angoisse », de « faire des cauchemars » et « d’avoir perdu la joie de vivre ». Malgré « l’absolution », Mr Louar a décidé de faire appel de sa condamnation, précise La Presse.