Par
La décision a été prise le 18 mars à Bakou en Azerbaïdjan par le comité ministériel chargé du suivi de leur accord qui a convenu d’annuler la réunion prévue en avril.
Conséquence. La baisse de la production de 1,2 million de b/j décidée le 8 décembre 2018 à Vienne par l’Opep et ses alliés se trouve prolongée de facto jusqu’en juin. Les «25» trancheront à ce moment-là. La décision a été prise le 18 mars à Bakou en Azerbaïdjan par le comité ministériel chargé du suivi de leur accord qui a convenu d’annuler la réunion prévue en avril. Il décidera le 25 juin de «l’objectif de production pour la deuxième moitié de 2019», ainsi que la stratégie à suivre. Le Jmmc juge que «les fondamentaux du marché ne changeront probablement pas dans les deux prochains mois» poursuit le communiqué du comité. Le respect de l’accord reste, cependant, plus que jamais de mise.
La garde est loin d’être baissée assure-t-on. «Mes collègues m’assurent qu’ils se conformeront pleinement (à l’accord de réduction de la production, ndlr) ou même davantage que demandé dans les semaines à venir» a affirmé le ministre saoudien de l’Energie, Khaled al-Faleh qui a laissé entendre que l’heure d’institutionnaliser l’alliance Opep-non Opep était peut-être arrivée. «Institutionnaliser un cadre pour une coopération à plus long terme entre Opep et non Opep est très important stratégiquement, et plus important que jamais» afin d’«éviter de répéter la tourmente qui a secoué le marché en 2014» a souligné le chef de file de l’organisation des pays exportateurs de pétrole.
L’Arabie saoudite, qui figure parmi les premiers exportateurs mondiaux de pétrole, s’est positionnée le 21 janvier 2018, en faveur du renouvellement de cette «alliance» pour une durée illimitée. «Nous ne devons pas limiter nos efforts (à des quotas de production) en 2018. Nous devons parler d’un cadre pour notre coopération à plus long terme», a plaidé le ministre saoudien de l’Energie Khaled al-Faleh avant une réunion à Mascate des signataires de l’accord historique d’Alger conclu le 28 décembre 2016 lors d’un sommet de l’Opep qui s’était tenu en marge du 15ème Forum international de l’énergie. Il s’agit de «prolonger au-delà de 2018 le cadre que nous avons établi, c’est-à-dire la déclaration de coopération» entre pays producteurs de l’Opep et pays non membres du cartel comme la Russie, avait-il ajouté. Pour le moment il est hors de question de desserrer les vannes.
Le marché demeure fragile et il est encore loin d’être équilibré. Le constat fait par l’Opep le confirme. Il est même fort probable que l’accord qui la lie à ses partenaires soit prolongé au-delà du mois de juin 2019. «L’Opep a réduit sa prévision de la demande pour ses bruts cette année en raison de la forte hausse de la production de la concurrence, justifiant d’étendre au-delà de juin prochain, l’accord d’encadrement de la production en vigueur depuis le début de 2019», indique le rapport du cartel du mois de mars.
L’Opep estime que la demande quotidienne de ses bruts baissera de 130.000 barils par rapport à son estimation de février et moins que sa production actuelle. Autant de raisons qui justifient au moins le maintien de la baisse de la production Opep-hors Opep de 1,2 million de barils par jour qui est entré en action le 1er janvier pour une période de six mois.