Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a assuré, à partir de Tlemcen, que «le gouvernement ne touchera pas au pouvoir d’achat des citoyens ni aux entreprises publiques et ne compressera pas les effectifs».
Mohamed Bedoui a saisi l’opportunité de sa visite de travail dans la wilaya de Tlemcen, jeudi dernier, pour tenter de mettre un terme à ce qu’il a appelé «des supputations, des surenchères et des rumeurs». Il faut croire qu’il n’a voulu ainsi que «corriger» ses collègues dont, entre autres, l’un a défendu bec et ongles une loi de finances d’une inquiétante austérité, qualifiée même par des analystes «d’antisociale» et un autre a insinué publiquement que la fonction publique paie un million d’employés à ne rien faire. La déclaration cache mal l’idée de compression d’effectifs, notamment dans les collectivités locales même si le ministre de tutelle en dément la simple probabilité.
C’est dans la wilaya de Tlemcen qu’il a tenu à déjuger ces thèses. Bedoui a promis ainsi que «le gouvernement ne touchera pas au pouvoir d’achat des citoyens, ni aux entreprises publiques et il ne compressera pas les effectifs des collectivités locales». Il interrogera d’ailleurs «qui a le pouvoir de toucher aux entreprises publiques ?». Il rassure que «le président de la République est une institution constitutionnelle, il veille en personne à la préservation de l’ensemble des acquis sociaux, le gouvernement projette même d’en accorder d’autres». Bedoui ira jusqu’à affirmer que «si ceux qui critiquent savaient lire une loi de finances, ils auraient remarqué qu’elle accorde une augmentation de 3% pour la préservation des acquis sociaux».
Le ministre a fait ces déclarations lorsqu’il a inauguré le nouveau siège de Nedroma, qui a été rehaussé par la présence du grand virtuose de l’école sanaa de Tlemcen, cheikh Mohamed Ghaffor. «Il n’y aura aucune compression d’effectifs, avec l’introduction des nouvelles technologies comme le biométrique au niveau de l’administration publique locale, il y aura certes bien moins d’agents au niveau des guichets des collectivités locales mais les employés seront redéployés selon leur compétence, au niveau des services qui ont besoin de personnel physique». Il a fait savoir à Nedroma que «les communes ont besoin de bibliothécaires ( ), on a besoin de la solidarité nationale et de l’éducation, si on arrive à assurer un bon service public au citoyen, on aura franchi de grands pas». Il a même tranquillisé les bénéficiaires du filet social en leur promettant qu’ils seront retenus au niveau des structures où ils activent. Il en refera la confirmation aussi au siège de la commune de Maghnia, en déclarant «je réaffirme encore une fois que toutes les compétences et les ressources humaines employées dans les collectivités locales seront maintenues». Il estime que «les supputations à cet effet visent à fragiliser l’unité nationale, à déstabiliser le pays et semer la suspicion entre le citoyen et les institutions de l’Etat». Il est convaincu qu’«à chaque occasion, il y a ce genre de rumeurs, on ment au citoyen et on tente de semer le doute dans tout ce que fait le gouvernement». Autre promesse du ministre, «la création d’emplois aux diplômés des universités et des centres de formation professionnelle» parce que l’emploi, a-t-il dit, «c’est la stabilité». Il appelle à «serrer les rangs et à se mobiliser contre la déstabilisation du pays». Le ministre affirme que «les ressources humaines, les moyens, les structures et les orientations politiques existent, il nous reste à travailler plus ensemble pour atteindre les objectifs escomptés». Bedoui appelle à ce titre à «un partenariat positif entre les citoyens et les collectivités locales, construit sur le respect mutuel, on gagnera ainsi du temps et on atteindra un niveau appréciable de services».
Le ministre de l’Intérieur ponctuera sa visite dans la wilaya de Tlemcen par des haltes au niveau de projets issus de différents domaines. Il visitera le pôle urbain de Boudjlida dans la commune de Tlemcen où il s’entretiendra avec des familles assises sur les bancs du jardin de proximité. Il ira voir un projet privé de réalisation d’une unité de montage de tracteurs agricoles. C’est là où il s’adressera aux investisseurs pour leur rappeler qu’ils bénéficient d’importantes facilitations dans l’ensemble des domaines d’activité. «Il faut capter les potentialités des communes, les investisseurs peuvent investir là où ils veulent avec la seule condition de préserver les terres agricoles». Il pense qu’ainsi «il est possible de répondre à la demande nationale du marché mais aussi de faire de l’exportation».