La monnaie nationale connait, ces derniers mois, une forte baisse par rapport à l’euro et au dollar. Une baisse qui coïncide depuis plusieurs semaines avec une hausse conséquente des prix des produits alimentaires. Le rapport est donc évident.
De l’avis de plusieurs spécialistes, la dévaluation du dinar algérien s’est répercutée directement sur les prix des produits alimentaires de première nécessité, mais aussi sur ceux des fruits et légumes.
La plupart des produits, notamment ceux de large consommation, ont été touchés par cette hausse, à l’exemple des pâtes alimentaires proposées entre 60 et 70 DA le paquet de 500 grammes, et à hauteur de 120 DA pour celles provenant de l’importation.
Même constat pour les prix des légumes secs, comme les pois chiches qui sont vendus à 260 DA le kilo, les lentilles entre 160 et 200 DA selon la qualité, et les haricots blancs entre 250 et 270 DA. La hausse a également touché l’huile de table qui est désormais proposée à 140 DA la bouteille d’un litre et 270 DA celle de deux litres.
Pour ce qui est des prix des fruits et légumes, les prix continuent d’enregistrer des augmentations, qui sont dans la plupart des temps imprévisibles.
« Il faut d’attendre à une hausse généralisée », selon un spécialiste
Pour le professeur d’économie à l’université de Tizi-Ouzou, Brahim Guendouzi, rapporté par le site d’information TSA, la dépréciation continue du dinar aura un impact inéluctable sur les prix, et le pouvoir d’achat des Algériens.
« La dépréciation de la valeur du dinar par rapport à l’euro et au dollar aura pour conséquence directe un renchérissement des biens importés aussi bien en tant qu’inputs que pour ceux destinés à la consommation finale », a-t-il déclaré.
Le professeur estime qu’il faut donc « s’attendre à une hausse généralisée des prix tant l’économie algérienne est fortement dépendante des importations ».
Les conséquences du facteur de la dévaluation de la monnaie nationale sur les prix ont ouvert également la porte devant les spéculateurs, qui n’attendent que l’occasion d’augmenter les prix au détriment du pouvoir d’achat, notamment des plus démunis.
Pour le Pr Guendouzi, cette hausse des prix des produits alimentaires « a pour origine aussi bien des facteurs objectifs, mais également spéculatifs ».
Il s’agirait également, selon lui, « des conditions climatiques défavorables ralentissant les efforts de récolte et de collecte des produits agricoles ».
Le Pr en économie cite, par ailleurs, « le confinement partiel en vigueur » qui est à l’origine de plusieurs entraves à « la production et la libre circulation des fruits et légumes entre les différentes régions du pays ».
La même raison avancée par Kamel Rezig
Les facteurs de la dévaluation du dinar et de la spéculation, comme conséquences directes à la hausse des prix des produits de large consommation, ont été également avancés par le ministre du Commerce Kamel Rezig.
« L’augmentation des prix de certains produits alimentaires en Algérie est due à la baisse du dinar algérien, l’augmentation des cours mondiaux et la hausse des coûts logistiques », a expliqué Kamel Rezig.
« On surveille quotidiennement l’évolution des prix des produits alimentaires en Algérie et on se tient prêt à prendre les dispositions nécessaires contre les spéculateurs », a-t-il ajouté.